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Quels territoires pour la Paix ? Territoires pour la paix, mais quelle paix ?

Article du Keren Israël n°93 - 2012


Je voudrais ici m'arrêter quelques courts instants sur le sens du mot hébraïque Shalom, que l'on traduit par la paix. Quand nous parlons de paix dans notre langue française, nous entendons essentiellement l'absence de guerre.


Le mot hébraïque Shalom va au delà de ce sens que nous lui donnons. Shalom vient d'une racine shalem qui signifie la plénitude, la perfection. La tradition d'Israël a envisagé un temps où cette perfection, qui existait au commencement, quand le monde est sorti des mains du Créateur, serait retrouvée. On appelle ce temps le "Tikoun Olam", qui littéralement signifie: la "réparation de la brisure du monde".


Quand nous parlons de territoires pour la paix, ce n'est pas simplement cette paix à laquelle rêvent les diplomates, les journalistes, mais également la paix universelle, cette paix qu'envisageait notamment le prophète Esaïe quand il parlait de ce temps où le loup habiterait avec l'agneau et où il ne se ferait plus ni tort, ni dommage sur l'ensemble de la planète...

C'est ce rêve qui a été celui du peuple d'Israël depuis son appel, depuis sa vocation et depuis ses origines.


Maintenant, une autre question se pose : à qui appartient le pays d'Israël ? Je voudrais vous démontrer ici que la terre d'Israël n'est pas un élément second dans ce que l'on appelle "l'Alliance", mais que c'est un des éléments fondamentaux de cette alliance qui a été conclue entre Dieu et Israël et au-delà d'Israël, avec l'humanité toute entière, de telle sorte que cette paix dont nous avons parlé tout à l'heure ne concerne pas seulement Israël, ni le Moyen-Orient, mais elle concerne bien le monde entier.


A qui appartient donc le pays ? 


C'est le grand débat au centre de l'actualité



Et ce débat est également celui du monde religieux et dans le monde religieux chrétien notamment, des réponses diverses sont données à cette question y compris au sein des églises évangéliques.

Si nous sommes chrétiens et si nous croyons donc au Dieu de la Bible, nous croyons aussi que la Bible est le message de Dieu aux hommes. Il nous faudra adopter et professer ce que la Bible enseigne à ce sujet : que dit la Bible ? Dans le livre de la Genèse, au chapitre 12 et dans les trois premiers versets, nous lisons :" L'Eternel dit à Abram (qui devait devenir plus tard Abraham) 



«Va-t'en de ton pays, de ta patrie, de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai. Je rendrai ton nom grand, tu deviendras une source de bénédictions. Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui te maudiront. Toutes les familles de la terre seront bénies en toi».



Mis à part les onze premiers chapitres du livre de la Genèse qui sont le récit de l'histoire de l'humanité depuis les commencements, la Bible est entièrement sioniste, ce qui veut dire qu'au centre de la révélation biblique se trouve la montagne de Sion sur laquelle est construite Jérusalem.

Le sionisme, dans sa version moderne, est tout simplement une actualisation de la vieille espérance qui était celle de la Bible toute entière ; ce rêve qu'au temps de la

fin le peuple d'Israël retrouverait l'antique patrie de Sion et de Jérusalem, la « terre promise ».



En d'autres termes, Abraham est le premier sioniste. Et lorsque nous arrivons à la fin de la Bible, en tout cas de la Bible hébraïque qui se termine par le 2ème livre des Chroniques - l'appel du roi Cyrus aux exilés qui sont déportés en Babylonie, aux exilés de Juda - la proclamation du roi perse Cyrus est celle-ci : «Qui d'entre vous appartient à son peuple ? Que l'Eternel son Dieu soit avec lui et qu'il monte à Jérusalem».


Par conséquent, la Bible hébraïque commence par une proclamation sioniste adressée à Abraham et s'achève par l'invitation de ce roi païen aux exilés qui sont en Babylonie, mais également aux exilés de tous les exils d'Israël.


"Monter" se dit en hébreu "lahalot", c'est ce qui a donné le mot "olé", un montant, un pélerin, mais aussi un immigrant. Revenons à Abraham dans l' Ur des Chaldéens.

Ur des Chaldéens était une ville qui n'était pas très éloignée de Babylone, de telle manière que l'on peut dire que Abraham vivait en quelque sorte en Babylonie. 




Dieu dit à Abraham «Va-t'en pour ton bonheur.» Ou encore : «Va-t'en parce que ce sera le meilleur pour toi». 

La Babylonie était alors le pays le plus développé du monde, un peu l'Amérique de l'époque et par conséquent, dans ce pays, Abraham qui était venu d'ailleurs y séjourner avec sa famille en tant qu'immigrant, avait à sa disposition ce que le monde antique pouvait proposer de mieux. 


Et Dieu lui dit une parole étonnante : «Va-t'en». En hébreu se trouve une nuance qui n'apparaît pas dans nos traductions, «Leh leha», «Va-t'en pour toi». Un sage d'Israël qu'on appelle Rachi, a donné l'explication de cette expression.


C'est quelque chose de tout à fait paradoxal parce que Abraham est amené à quitter cet environnement tout à fait confortable qu'est la Babylonie pour se rendre dans le pays d'Israël, ce pays qui est au centre des convoitises aujourd'hui de bien des nations et qui pourtant est un pays désertique, sec et sans ressources naturelles... 



Abraham quitte la Babylonie qui est au sommet de sa puissance et se rend dans le pays de Canaan. Rome, qui sera considérée comme une nouvelle Babylone, va mettre fin à cette Jérusalem qui avait été reconstruite après l'édit de Cyrus. Et enfin, les sages ont dit qu' au temps de la fin, le monde entier sera une seule ville.


Aujourd'hui, on parle du grand village mondial. La terre entière ressemble à ce qui était décrit dans le chapitre précédent du livre de la Genèse au chapitre 11 : la terre était une seule ville qui était unifiée, qui avait les mêmes coutumes et la même langue et aujourd'hui, un pays, un seul, échappe à cette uniformisation ; c'est justement le pays d'Israël. Pour que vienne ce shalom dont nous avons parlé tout à l'heure, il faudra que les Babylones de ce monde s'écroulent.


Dans le chapitre 12, Abraham va entreprendre un pèlerinage qui va l'emmener dans trois endroits extrêmement stratégiques et importants du pays. La première de ces étapes c'est la ville de Sichem, au centre de la montagne de Samarie.


La deuxième ville va être Béthel, non loin de Jérusalem et la troisième sera Hébron, dans le sud du pays. Remarquons que toute cette région qu'Abraham a parcourue quand il est arrivé de Babylonie est située dans ce qu'on appelle aujourd'hui la "Judée-Samarie", les "territoires occupés", ou encore: les "territoires disputés".


 Quand il arrive dans ces trois lieux, Abraham construit des autels et il invoque le nom de l'Eternel. Dans l'Antiquité, les frontières n'existaient pas, il n'y avait pas de douaniers et on savait qu'on était passé d'un pays dans un autre parce que l'on découvrait non loin des frontières en général, un autel des dieux du pays. Cela voulait dire que l'on consacrait le pays dans lequel on habitait au dieu qui en était en principe le propriétaire. 



Autrement dit, en construisant des autels, Abraham consacre le pays au Dieu qui lui est apparu et il en fait, ce faisant, une conquête spirituelle. Construire des autels dans cette région, c'est une manière de dire : «Je prends possession de ce pays au nom du Dieu d'Israël, parce que le pays appartient au Dieu d'Israël.» 


Nous avons posé la question : à qui appartient le pays ? Aux Palestiniens ? La réponse de la Bible est claire : le pays appartient à Dieu et Dieu le donne à qui il veut. Puis ensuite, Dieu dit à Abraham : «Ce pays dans lequel tu es venu, parcours-le du nord au sud, de l'est à l'ouest». 

Parcourir le pays, c'est aussi une autre manière d'en prendre possession. Vous retrouvez cette expression au moment de la conquête du pays de Canaan par Josué des siècles plus tard, lorsque Dieu déclare à Josué «Tout lieu que foulera la plante de vos pieds, je vous le donne». 


En parcourant le pays en tous sens comme Dieu le lui demande, Abraham manifeste aussi le fait qu’il en devient, de cette manière-là, le légitime propriétaire.


Dans l’histoire d’Abraham, un autre incident évoque la possession du pays par le peuple d’Israël ; c’est le fait que Abraham va entreprendre une expédition militaire pour récupérer son neveu Lot qui a été enlevé par cinq rois du nord, dont le roi de Babylone.


Il nous est dit qu' Abraham les poursuivit jusqu’à Dan et jusqu’à Damas. Dan et Damas deviendront plus tard les frontières septentrionales du pays de Canaan, Dan à l’époque historique et Damas uniquement à l’époque de David et de Salomon.

Cela veut dire qu' Abraham et le peuple d’Israël entreprennent une conquête militaire du pays et que par conséquent, la conquête militaire leur donne aussi un droit de propriété sur ce pays.


Enfin, dernier point, à la fin de sa vie au moment de la mort de son épouse Sara, Abraham achète à prix d’argent l’unique possession qu’il aura dans ce pays qui lui a été promis par Dieu et où il va résider pendant toute sa vie comme un étranger : une propriété sépulcrale, la fameuse caverne de Macpéla qui se trouve à Hébron.


Abraham exige de la part du propriétaire de cette caverne de la payer et de la payer au prix fort afin que ses droits sur cet endroit soient absolument indiscutables.

Et en achetant cette caverne de Macpéla, c’est tout le pays d’Israël qu’Abraham achète.

Dix fois dans l’ensemble du livre de la Genèse revient cette affirmation que Dieu donne ce pays à Abraham et à ses descendants " POUR TOUJOURS ".


Dans le livre du Deutéronome, au chapitre 30, dans les premiers versets, il nous est dit ceci : «Quand bien même tu serais dispersé jusqu’aux extrémités de la terre, de là ton Dieu ira te saisir et il te ramènera dans ce pays».


 Cela veut dire que ce n’est pas seulement quelque chose qui est le fruit du souhait du peuple d’Israël, mais c’est l’œuvre de Dieu lui-même.

Derrière ce mouvement sioniste, malgré ses imperfections, un chrétien ne peut pas ne pas voir la main de Dieu.


Maintenant donc, à qui appartient le pays ? A Dieu ! Et Dieu l’a donné à Abraham en tant que propriétaire de ce pays et à ses descendants POUR TOUJOURS. Et le livre de la Genèse nous montre le droit de propriété d’Abraham et de ses descendants sur ce pays.


Même pendant les temps où l’exil a été le plus rigoureux, une présence juive a toujours été effective en Israël. Parfois, cette colonie juive était extrêmement restreinte, réduite, mais elle n’en existait pas moins. Cela veut dire qu' Israël a toujours maintenu l’affirmation de ses droits sur ce pays.


La troisième conquête est une conquête militaire et le droit de conquête, notamment lorsque l’on est agressé, est un droit absolument inaliénable, reconnu par l’ensemble des nations.

Et quatrièmement, Israël a acheté à prix d’argent la plupart des terres qu’il occupe. Et de la même manière qu’Abraham avait payé cette terre au prix fort, de la même manière le peuple d’Israël, les pionniers qui sont arrivés au début du siècle dernier ont racheté cette terre également au prix fort.



Maintenant je voudrais m’arrêter quelques instants sur cette notion de l’alliance.

Nous avons vu que Dieu dit à Abraham «Je ferai alliance...» et cette alliance, c’est quelque chose qui concerne non seulement le peuple d’Israël et ses descendants, mais qui concerne également toutes les nations de la terre, «toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité».


Pourquoi, justement, Abraham doit-il quitter cette Babylonie ? Est-ce qu’il ne pouvait pas accomplir sa mission là-bas ? Est-ce qu’il ne pouvait pas être une bénédiction dans cette ville ? Non !

La terre d’Israël est la seule terre qui ait une approbation divine et par conséquent, c’est seulement là que les anges de Dieu montent et descendent.


Cela signifie que la révélation de Dieu, dont les anges sont les porteurs, va être donnée pour l’humanité toute entière.

Et pour que justement Jacob et ses descendants répondent à leur vocation d’être une bénédiction pour toutes les nations, il faudra que Jacob revienne dans le pays de Canaan.



Ce n’est que lorsque le peuple d’Israël est dans son pays qu’il peut être une bénédiction pour les nations du monde entier.


Et ceci, c’est le message essentiel de la Bible.

L’exil est un châtiment, une malédiction. Le rassemblement, le retour dans le pays est une bénédiction, non seulement pour le peuple, mais également pour toutes les nations.


En 4000 ans d’Histoire, il n’y a jamais eu d’Etat indépendant dans ce pays, en tous cas jamais d'Etat palestinien. Il n’y a eu que deux Etats indépendants en 4000 ans d’Histoire ; les deux Etats juifs que l’on appelle les 1er et 2ème Temples et l’Etat Croisé.


En dehors de cela, il n’y a jamais eu d’Etat indépendant et lorsque le peuple d’Israël a créé un Etat indépendant dans ce pays, à cette époque que l’on appelle l’époque du premier Temple, un message prophétique est sorti de Jérusalem vers les nations. Ce message, c’est ce que les chrétiens appellent" l’Ancien Testament".


Puis, après l’exil de Babylone que nous avons évoqué tout à l’heure, quand le peuple d’Israël est revenu dans son pays, alors un deuxième message prophétique est sorti pour les nations que nous appelons le "Nouveau Testament".


Et voici qu’après 2000 ans d’exil, à nouveau le peuple d’Israël revient dans son pays.

La tradition juive nous dit que c’est une prophétie de ce qui se passera dans les derniers temps.


Lorsque le peuple d’Israël reviendra dans son pays, les nations qui ne comprendront pas le sens de ce retour s’imagineront qu' Israël vient pour se révolter contre la Communauté des peuples, parce que les nations ne comprennent pas que leur salut, leur paix, dont nous avons parlé tout à l’heure, dépendent de ce mouvement de retour d’Israël dans son pays.



Quand Israël était dans son pays, les nations ont été bénies.

Une troisième fois, Israël revient dans son pays et de la même manière que les deux premières fois, cela a été une bénédiction pour les nations.

 

Je conclus : quels territoires pour la paix? En hébreu, une expression était prononcée après la guerre des 6 jours.

J’étais là-bas quand cela s’est produit. On disait ceci : «Eretz Israël Hashelema », littéralement cela veut dire, la «Terre d’Israël réunifiée, entière».


Nous avons vu que le cœur d’Israël, cette première région qui a été conquise spirituellement par Abraham, cette région de Judée-Samarie est aussi la première des régions d’Israël qui a été conquise par Josué. Vouloir diviser cette terre d’Israël, c’est s’opposer aussi à l’accomplissement du plan de Dieu.

Quelles frontières pour la paix ?


Pour qu’il y ait paix sur toutes les nations, il faut que la terre d’Israël soit réunifiée et complète. Les frontières d’Israël sont celles qui ont été données aux patriarches, celles qui ont été décrites dans le livre de la Genèse.


Quels territoires pour la paix ? Le territoire d’Israël total, parfait et complet pour que cette paix universelle règne dans le monde entier et que, comme l’ont dit les prophètes, «le loup habite avec l’agneau». 





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