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Quel avenir pour Gaza ?

Dernière mise à jour : 12 févr.

La nouvelle administration américaine a désormais pris ses fonctions depuis fin janvier.

Depuis cette date, il est désormais possible de voir un peu plus clair dans les intentions de l’administration républicaine de Trump concernant sa vision du monde et notamment, du Moyen Orient, ébranlé ces derniers mois par le 7 octobre et ses conséquences (guerres à Gaza, au Liban, renversement en Syrie…).



Le moins que l’on puisse dire c'est que l’administration Trump veut révolutionner la région par une diplomatie réaliste et ferme.


Le premier point que l’on peut relever est cette volonté d’apporter un soutien à Israël,  que l’administration Biden avait largement délaissé.


En effet, lors de son premier mandat, Trump n’avait pas caché sa sympathie pour Israël et avait largement démontré ce soutien en actes (reconnaissance du Golan israélien, déplacement de l’ambassade à Jérusalem, tentative de plan régional…). Trump avait notamment amorcé un rapprochement historique entre Israël et plusieurs de ses voisins arabes dans un contexte de menace commune iranienne (Accords d’Abraham).


Sur le plan politique, plusieurs livraisons d’armes, bloquées par Biden, ont été accordées à Israël. Trump souhaiterait régler la situation à Gaza par un deal diplomatique comme il les aime : Israël donnerait aux Américains le contrôle politique et administratif de Gaza pour reconstruire la bande tout en déplaçant de nombreux Gazaouis dans des pays voisins (Egypte et Jordanie), alors que les infrastructures de Gaza sont en grande partie détruites par la guerre.


Les déclarations sur un déplacement des populations de Gaza ont déjà fait couler beaucoup d’encre dans les médias occidentaux. Pourtant, il s’agit d’une solution logique et sûrement la plus réaliste à ce jour. La bande de Gaza est détruite et les pays voisins d’Israël soutiennent ouvertement la cause palestinienne depuis des décennies. Pourquoi ne porteraient-ils pas le poids de leur responsabilité dans cette situation ? 


Dans ce schéma, Israël éviterait de prendre directement les foudres de la communauté internationale en laissant les entreprises de sécurité privées américaines ou l’armée occuper le terrain et empêcher la réimplantation du Hamas et du Djihad islamique.


Le risque serait de voir ces groupes terroristes reprendre pied face à une présence américaine trop peu ferme, à l’image de la présence actuelle de contractors américains à certains points de passage (couloir de Netzarim), qui n’empêchent nullement le Hamas de mener ses petites affaires, faute de moyens et de connaissance de la situation.


Le deuxième point qui paraît se dessiner est que Trump souhaite impliquer l‘ensemble du Moyen Orient dans ce projet de restructuration. Des pays comme l’Egypte ou la Jordanie auront des rôles prépondérants et devront prendre leurs responsabilités dans une situation qu’ils ont entretenue.


Pour rappel, l’Egypte a colonisé Gaza pendant des décennies, jusqu’en 1967, sans accorder aux habitants arabes de cette région un statut de citoyen égyptien ni en développant ce territoire. Par ailleurs, plus récemment, l’Egypte a largement fermé les yeux sur les activités du Hamas à sa frontière, sous laquelle passaient de nombreux tunnels reliant Gaza au Sinaï égyptien d’où provenait l’essentiel des armes du Hamas.



De même, la Jordanie,  qui a été créée de toutes pièces par les britanniques, est en réalité la « Palestine » arabe demandée par les populations arabes de la Palestine du mandat britannique. Le régime de Jordanie a, en outre, été largement aidé par les USA comme l’Egypte pour tenir en place face aux pressions de sa population composée de « réfugiés » palestiniens gagnés par l’islamisme. Encore aujourd’hui, le pouvoir jordanien ne tient que grâce au soutien discret d’Israël et des USA.


Devant les déclarations de l’administration Trump sur la volonté de transférer des populations gazaouies, la Jordanie et l’Egypte se sont insurgées, mais il fait peu de doutes que Trump arrivera à ses fins, comme ce fut le cas récemment avec la Colombie, qui a montré les muscles avant de vite se raviser devant la mise en place de pressions commerciales américaines.


On l’a dit, les gouvernements égyptien et jordanien tiennent grâce aux américains. Ils ne pourront donc se mettre à dos leur protecteur, sauf en cas de volonté suicidaire pour leur régime.


Le troisième point concerne l’implication de pays comme l’Arabie Saoudite, que les USA veulent amener à avancer sur le projet de normalisation avec Israël. Depuis plusieurs années, Israël a tissé des liens avec des pays considérés jusqu’alors comme ennemis, devant la menace commune iranienne.


L’Arabie doit en partie sa survie à Israël qui combat l’Iran avec force, depuis des années, pour ses propres intérêts et sa survie. Or, depuis le 7 octobre, Israël a démontré sa capacité à combattre l’axe iranien. Dans ce contexte d’intérêts convergents, il serait probable de voir les deux pays normaliser leurs relations avec le soutien américain.

Bien entendu, il s’agit de géopolitique.


Or, la géopolitique n’est ni une question de morale (bien ou mal) ou d’amitiés. Il ne s’agit que d’intérêts propres à chaque pays, dans un contexte changeant en permanence. Si demain une normalisation venait à avoir lieu, cela ne signifierait pas un amour fou entre Israéliens et Saoudiens. De même, si l’administration Trump se montre favorable à Israël, cela n’est pas gratuit et demande, de la part de l’état hébreu, des concessions. 


A l’image des versets des Ecritures annonçant que l’Antichrist fondra sur Israël, alors que le pays est en sécurité et en paix, la géopolitique n’est jamais du tout blanc ou tout noir,  mais bien un jeu d’échecs. Dans quelle mesure l’administration Trump pourrait-elle être « mauvaise » pour Israël ? Nous le verrons en temps voulu et il est difficile, pour l’heure, de dire :

  • que Trump soit le meilleur allié qu’Israël n’a jamais eu et que tout sera à l’avantage d’Israël 

  • ou que Trump soit l’antichrist qui vient pour faire une fausse paix au Moyen Orient,  qui va aveugler Israël.


Il faut rester mesuré en tant que chrétien, recevoir avec joie des avancées politico-diplomatiques ou militaires, mais sans tomber dans le supportérisme aveugle non plus d’une administration américaine qui défend, encore une fois, ses intérêts propres, même si on peut légitimement apprécier les mesures prises, tant sur le plan international qu’interne (pro-famille, pro-chrétiens…) de l’administration Trump.


En définitive, un point important à souligner est cette volonté de la nouvelle administration américaine de mettre fin au mythe de la solution à deux états : une dizaine de plans ont déjà été proposés dans ce sens, depuis 1947, avec, à chaque fois, un refus arabo-palestinien, qui ne souhaite bien entendu pas un pays mais bien l’annihilation d’Israël (voir les slogans du Hamas, Djihad islamique mais aussi du Fatah de l’autorité palestinienne…). 


Les USA veulent tenter de renverser la table et de recommencer à construire un équilibre oriental basé sur des paradigmes actuels et ancré sur le réel et non l’idéologie.


Il faudra attendre la réalisation d’un quelconque projet pour pouvoir apporter une analyse davantage tranchée mais d’ores et déjà, l’initiative américaine détonne et annonce une petite révolution pour les prochains mois et années à venir au Moyen Orient.


ree

7 commentaires


Donald Trump n’est certainement l'Antichrist !  C’est plûtôt du côté de l'Islam qu’il faudrait s’inquiéter !  L’Islam qui a toute les définitions de  l'Antichrism avec ses ruses et l’habileté à rendre aveugle l’occident, en particulier l'Europe, sur la réalité de son agenda, son control des médias et surtout son control du narratif à propos d' Israël.  Il ne leur manque plus que la personne de l'Antichrist.  Qui connait les ruses derrière l’Islam de l’Arabie Saoudite?  Qui connait les vraies plans de Erdogan de la Turquie Islamique qui établie récemment des liens très sérrés avec d'une part l’ancien El Qaeda, maintenant établi en Syrie, et d'autre part sa coopération militaire récemment très rapprochée avec  l’Egypte qui actuellement s’arme jusqu’au dent? La Turquie d'Erdogan détrui…

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Tout à fait, je partage en particulier votre inquiétude vis-à-vis de la Turquie noé-ottomane et pro-djihadistes, qui font vers le sud comme vous le dites si bien. Cela rappelle notamment Ezechiel 38 avec la guerre de Gog, Gog étant d'ailleurs un royaume situé à l'époque sur le bord de la mer noire (Turquie actuelle).

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md94
10 févr.

Trump n'est pas l'Antichrist mais plutôt celui qui va préparer la paix et la tranquillité en vue d'Ezechiel 38 et 39. C'est très important. Le Royaume est plus proche que jamais. Mais Israël doit absolument reconquérir Gaza et déchirer les Accords d'Oslo. C'est la seule solution.

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Oui, que D.ieu bénisse Israël ! Que D.ieu protège, que D.ieu conduise Israël !

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Shalom ! Merci pour votre analyse toujours explicite.

Quelles pourraient être les concessions demandées à Israël de la part des États Unis ?

Il y a une grande absente comme toujours. Cette Europe ne semble pas être intéressée par Israël..

Merci pour votre article.

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Pour l' Europe vous avez raison, je suis juste colère devant sa prise de position vis à vis d'Israël.

Effectivement le langage du Moyen Orient est la force . Israël ne sera jamais tranquille avec des "voisins"pareil. Réduire activité militaire à Gaza et même en Cisjordanie ne serait pas une bonne chose. J'espère que cela ne sera pas demandé 🙏🏻

Merci pour vos réponses

Que Dieu bénisse et protège Israël

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