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Peut-on soutenir politiquement Israël ?

OPINION

En tant que chrétien Peut-on soutenir Israël politiquement ? Pierre-David Thobois

(Keren n°99, 2014)


Peut-on soutenir Israël politiquement ? Voilà une question qui ne m'avait jamais effleuré, jusqu'à ce que j'entende chez certaines personnes, ou que je lise chez certains auteurs chrétiens, une phrase qui m'a donné à réfléchir : «Je prie pour Israël, mais je ne le soutiens pas politiquement», ou bien : « Je soutiens Israël mais pas politiquement »...



Cette formulation m'a fait réagir sur la forme et sur le fond. Il y aurait donc deux Israël : un premier qui serait l'Israël spirituel, légitime, digne de soutien et dans son prolongement, une autre réalité d'Israël, issue de la chair, sans légitimité, et envers lequel, en tant que chrétien, on se doit de tenir les distances, cela va de soi... Je disais que je m'étonne de telles réactions tant dans leurs formes que sur le fond.


D'abord, parce que pour celles qui me sont parvenues, elles émanent de gens qui aiment sincèrement Israël et qu'ils le professent publiquement. Mais cette attitude positive semble être rattrapée par un sentiment de culpabilité qu'il s'agit d'éradiquer par une formulation «raisonnable bien sûr» ! «...Pas politiquement, bien sûr !» Il y aurait donc une frontière dans la réalité de l'Israël moderne qu'il est interdit au chrétien de franchir. Une frontière entre le bien et le mal, entre l'ivraie et le bon grain. Et cette frontière porte un nom : POLITIQUE.



A ce stade plusieurs questions s'imposent : cette opposition est-elle justifiée bibliquement et qui définit la frontière ? Prenons des faits concrets. Si l'on considère avec Clauswitz que la guerre est un acte politique, m'eut -il été permis de soutenir le jeune état d'Israël engagé dans une lutte pour sa survie en 1948, ou lors des conflits postérieurs ? Non ! Aurais-je dû rester neutre, lors de l'opération rempart en 2003, Plomb fondu en 2011, et Colonne de fumée en 2013, contre des mouvements terroristes qui s'évertuaient à tuer le maximum de civils israéliens ? Oui !


Si l'on considère selon la définition du dictionnaire que la politique concerne, entre autres, la structure et le fonctionnement d'un état, alors comment considérer les questions de l'alya, de la construction du pays, de ses villes, de son industrie, de ses routes, ses hôpitaux, de son reboisement, de son développement économique, culturel, éducatif, de sa politique de défense et de sécurité, de sa diplomatie ? Pris sous cet angle, le ridicule de la posture apparaît.


Pourquoi refuser au seul peuple d'Israël ce qui est normatif pour tous les pays, car Israël ne peut pas vivre sans ces structures politiques ? Alors contre quoi s'insurger ? Contre sa doctrine militaire et sécuritaire, contre sa politique vis-à-vis des pays arabes hostiles, contre le développement de villages juifs en Judée-Samarie...? Que les mass média profondément hostiles à l'état hébreu le fassent est dans l'ordre des choses, mais pas pour des chrétiens qui professent leur attachement à Israël. Ce non-soutien politique d'Israël me semble un concept vague, indéfinissable, qui est un alibi faussement raisonnable pour des chrétiens ébranlés par la pensée ambiante et le matraquage médiatique.


Pour ma part, je soutiens Israël dans toutes ses dimensions, y compris politiquement. Sans militer dans aucun parti politique (je ne suis pas israélien), je soutiens la politique de reconstruction du pays, de développement de son industrie, de son agriculture, de ses villes, ses villages ses kibboutzim. Je soutiens le droit de tout juif de revenir en Sion et d'habiter sa terre ancestrale.


je reconnais à Israël le droit de se défendre avec tout les moyens appropriés. Je soutiens la politique sioniste d'Israël, parce que Dieu ne se désintéresse pas de la politique. Comme le disait le penseur Jacques Ellul, il y a une politique des hommes et une politique de Dieu. Or, celle-ci est exposée dans de nombreux textes de la Bible et notamment le chapitre 37 d'Ezéchiel, dans ce que l'on nomme communément «la prophétie des ossements desséchés».


Le but ultime est la résurrection des corps, c'est à dire l'illumination d'Israël. Mais celle-ci est précédée par un événement incontournable : la résurrection politique du peuple.




Entre vision biblique et pression des média, j'ai choisi ! Chaque arbre que je plante dans ce désert du Néguev où je vis actuellement avec ma famille s'inscrit, entre autres, dans l'effort de soutien au développement politique de l'état d'Israël. J'en éprouve de la fierté et je n'ai aucune intention de m'en cacher. La Bible est sioniste, alors pourquoi pas moi ?


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