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La légende du Golem, quelle leçon pour notre temps ?

Dernière mise à jour : 25 avr. 2023

Depuis des siècles, Prague était une des plus importantes villes du judaïsme européen. Un grand nombre de légendes et de mythes sont issus de ce mystérieux ghetto et parmi ces dernières, la légende du golem.


Elle a pour origine le rabbin Yehouda Loew, né en 1513.

Nous sommes dans la pleine époque où fleurit la kabbale, dont le Rabbi Loew est l'un des adeptes. En 1580, apparaît à Prague un antisémitisme fanatique du nom de Taddaüs qui tente de soulever la population contre les juifs de Prague, en ranimant les accusations de meurtres rituels.


Devant cette situation, Rabbi Loew se tourne vers Dieu et reçoit une réponse du Tout-Puissant qui lui dit "Crée un "Golem" avec de l'argile et détruis les méchants qui dévorent Israël". C'est ainsi que Rabbi Loew est amené à créer une sorte de robot, notamment grâce aux moyens de formules kabbalistiques, qu'il va prénommer Joseph.

C'est un être doué d'une puissance extraordinaire et si sa première fonction est de protéger les juifs de Prague, il est aussi préposé à l'accomplissement de toutes les tâches domestiques qui sont celles du Rabbi Loew et chaque semaine, ce dernier prescrit à Joseph toute la liste des tâches qu'il doit accomplir.


Joseph exécute ces tâches d'une manière parfaite. Il est dans un premier temps d'une obéissance absolue. Puis un jour, Rabbi Loew oublie de faire l'inventaire de ses devoirs et dès lors, une étrange évolution va apparaître chez le Golem.

Tout d'abord, il va prendre de lui-même un certain nombre d'initiatives et petit à petit, il acquiert une autonomie de plus en plus grande par rapport à son maître le rabbin, au point qu'il en vient, à terme, à désobéir aux ordres de ce dernier...


Puis, la situation continue à se dégrader et c'est lui, le Golem, qui va prendre l'ascendant sur son maître, au point qu'au bout de cette évolution, les rôles sont inversés et c'est le rabbin qui se retrouve esclave du Golem...

Mais les choses ne s'arrêtent pas là. Conscient de sa force et de sa puissance, le Golem commence à s'en prendre à l'entourage du rabbin et à molester ses voisins. Tant et si bien qu'arrive un moment où l'entourage du rabbin vient lui signifier que l'existence de ce Golem leur est devenue insupportable et que Rabbi Loew se doit de les en débarrasser. Or, Golem en hébreu signifie "la partie profonde de l'être". Autrement dit, le Golem n'est autre qu'une sorte de double du rabbin, une réalité qui fait partie de son être, de telle manière que pour détruire le golem, Rabbi Loew n'a qu'une seule solution : s'ôter la vie, ce qu'il fera selon la légende...



Ce récit qui a inspiré Goethe et qui est à la base de son œuvre célèbre "Légende du docteur Faust", a une étroite résonnance avec le temps dans lequel nous vivons.


Nous sommes en train de vivre une mutation sans précédent dans l'histoire de l'humanité : la MONDIALISATION. C'est un phénomène que la Bible annonce en relation avec ls temps de la fin et notamment le chapitre 18 de l'Apocalypse, qui nous dépeint un monde devenu un "grand village mondial" dirigé par Babylone et la grande prostituée. Il s'agit d'un empire marchand qui va même jusqu'à se livrer au commerce de corps et d'âmes d'hommes.


Or, notre monde est en train de devenir exactement cela. Il est aujourd'hui dirigé par un tout petit nombre de personnes qui sont les plus riches de la planète et par des groupes plus ou moins opaques tels que la "Trilatérale", le "Groupe de Bildenberg" pour ne citer que les principaux.


Ces organisations se sont fixés comme but de "faire le bonheur de l'Humanité" en créant un monde nouveau et une humanité nouvelle : le surhomme de Nietzsche !

L'idée est que, depuis qu'il est descendu du singe, l'homme est arrivé à un tel stade qu'il est maintenant capable de prendre en mains sa propre évolution et qu'après "l'homo sapiens", l'humanité va connaître une nouvelle mutation à un stade supérieur, en sorte qu'à terme, on pourra même envisager de vaincre la mort. C'est à dire que l'homme est aujourd'hui à même de faire son propre salut.


Les moyens de cette transformation ? La technologie ! Et plus particulièrement, l'informatique. Depuis les années 80 du siècle dernier, avec l'expansion d'internet, c'est tout un réseau qui a tissé sa toile tel un gigantesque filet sur le monde entier et à l'heure où nous parlons nous ne sommes qu'aux premiers balbutiements de cette évolution.



Ces technologies permettent d'accumuler sur chaque être humain une foule d'informations et de données qui peuvent être exploitées aussi bien par des commerçants qui peuvent ainsi connaître les goûts et aspirations de chaque individu, mais aussi les services de sécurité qui peuvent ainsi traquer les délinquants et enfin les politiques qui ont la possibilité de manipuler l'opinion pour la faire aller dans le sens de ce qu'ils souhaitent.


Le développement de ces technologies est un danger sans précédent pour la liberté, malgré ses douces promesses et ses avantages indéniables.


Par un enfermement dans ce tissu de connexions diverses, c'est le monde qu'il s'agit de transformer pour nous rendre définitivement dépendants.

C'est ce que les patrons, les "big data" appellent le "transhumanisme", c'est-à-dire la formation d'un "homme augmenté", en d'autres termes, au travers de la création des "big data", c'est un "golem" que l'on est en train de construire. A priori, les big data sont au service de l'homme. Ils sont censés lui rendre la vie plus facile et plus agréable et jusqu'à un certain point c'est bien ainsi que les choses se passent, d'où l'engouement du grand public pour ce genre de technologie.


Mais ces avantages ont un prix : l'abandon de toute liberté et petit à petit, comme dans la légende du golem, nous voyons apparaître une puissance, qui non seulement est en train de devenir autonome, et qui de ce fait échappe au contrôle de l'homme (du jamais vu dans l'histoire de la technologie...) mais est en passe de le contrôler et même de le dominer, c'est un véritable système totalitaire qui est en train de se mettre en place à l'échelle de la planète toute entière, dans la plus stricte opacité. Autrement dit, nous assistons à la formation du monde de l'antichrist.


Déjà, jamais dans l'histoire humaine, autant de pouvoirs n'ont été concentrés en un aussi petit nombre de mains. L'idée étant que la machine va sauver l'homme. Nous sommes ici dans une nouvelle forme d'idolâtrie, où comme le dit la bible parlant des idolâtres : "ils se prosternent devant l'œuvre de leurs mains..." de sorte que lorsque l'homme se laisse enchaîner par de telles illusions et entre dans le réseau, il conclut sans le savoir une sorte de pacte avec le diable, il devient alors esclave, en se soumettant à la machine et à une sorte de nouvelle inquisition qui connait tout sur lui et par conséquent a un pouvoir absolu sur lui.



Comme dans la légende du Golem, c'est la révolte des objets



Nombre de décisions sont prises par les ordinateurs, parce qu'il y a cette idée que, contrairement à l'homme, l'ordinateur est infaillible. D'ailleurs, les machines ne sont-elles pas moralement meilleures que les hommes ? Et d'aucuns envisagent même de faire en sorte que ce soit les machines qui dirigent le monde de demain. Ce qui correspond à merveille au rêve d'un monde désincarné, sans partis pris, sans conviction, sans débat d'idée, les machines vont construire un "monde juste et harmonieux" où il n'y aura plus besoin de morale et où les ordinateurs décideront à notre place. Il ne sera donc plus nécessaire qu'il y ait les moindres valeurs...


Par contre, il s'agira de contraindre les "citoyens récalcitrants" éventuels dont le comportement dissident risquera de coûter cher à la société. Ceux qui ne se conformeront pas à ce modèle statistique seront marginalisés, mis au ban de la société.

Ce conformisme ressemble étrangement à "la marque de la bête" décrite dans le livre de l'Apocalypse. Nombre d'évangéliques s'inquiètent, à juste titre, de l'éventuelle installation de puces électroniques sous la peau. Néanmoins il nous semble qu'au delà de ce danger réel, l'immense toile d'araignée dans laquelle nous sommes déjà prisonniers, est un danger infiniment plus grand et correspond davantage à ce que la Bible nous enseigne. C'est la déshumanisation de l'homme, sa réduction à l'état de "l'homme objet".


Tout comme dans le chapitre 18 du livre de l'Apocalypse, le monde des "big data" est un monde où tout pourra se vendre et s'acheter, sans limite, y compris les corps et les âmes des hommes.

Ce qui se prépare est un changement en profondeur qui concerne le monde entier. Il semble bien que rien ne puisse le remettre en question puisqu'une des conséquences de la révolution numérique est la disparition de l'esprit critique, de sorte que, comme le dit un certain nombre de commentateurs, le pire est certain !

On le voit, tel le rabbin de Prague et son Golem, nous avons conçu un monstre tout-puissant qui était sensé être à notre service et qui, en fait, a pris son autonomie, de sorte que nous ne pouvons plus le contrôler ni l'arrêter, et qui maintenant nous asservit. C'est le monde de l'antichrist et la fin de la liberté.



Face à cette situation, que faire ?


Il nous faut d'abord admettre que peu ou prou, nous sommes déjà esclaves du système, "on est bien obligé" d'avoir recours au numérique, car même les pouvoirs publics nous y contraignent. Or, prendre conscience de notre esclavage est déjà le premier pas de la libération. La pire situation qui puisse exister consiste à aimer ses chaînes dorées tout en se croyant libre.


Deuxièmement, il faut revenir aux livres, le livre étant le dernier ilôt de résistance, et tout particulièrement LE livre, c'est à dire la Bible, qui est le seul moyen par lequel nous pouvons prendre de la distance par rapport au système qui nous asservit.


Il est intéressant de noter que les patrons des big data prennent grand soin de protéger leurs enfants du monde qu'ils préparent pour les autres, tant ils sont conscients de ces dangers. Non seulement ils leur interdisent toute possession de smartphones, tablettes et autres gadgets, mais en compensation ils leur achètent une multitude de livres.


Enfin, il convient de prendre en compte les avertissements de Paul quand il exhorte ses lecteurs à "user du monde comme n'en usant pas". Il s'agit donc de s'en tenir à l'usage minimal indispensable de ces gadgets numériques parce que comme nous le disions plus haut : "on est bien obligé". Mais ceci fait, nous ne sommes pas obligés d'aller plus loin que ce strict minimum et notamment, il s'agit de veiller sur les enfants qui sont si souvent fascinés par ces merveilles de la technologie.


Chaque fois que cela est possible, il convient d'opposer un esprit de résistance à cette évolution. N'était-ce pas déjà ce que Marie Durand recommandait, lorsque dans sa prison de la Tour de Constance, elle avait gravé dans la pierre ce mot "RESISTER" ? Certes, il est vain et futile de s'attendre à enrayer cette évolution, mais nous pouvons tout faire pour la retarder, parce que nous savons qu'elle aura un terme. Loin de faire le bonheur du peuple comme le préconisent ses promoteurs, c'est le malheur du peuple qui en résultera, à moins que ce ne soit le bonheur des quelques privilégiés qui pourront tirer parti du système.


Mais nous savons qu'à ce stade, Dieu lui-même interviendra pour faire cesser toute forme d'oppression, libérer tous les captifs, comme l'a promis le prophète Esaïe dans le chapitre 61 et détruire ceux qui détruisent la terre. Or, nous dit Jésus, "à cause des élus, ces jours seront abrégés", nous avons donc la certitude que le triomphe des méchants sera de courte durée. C'est pourquoi, il convient de tenir ferme jusqu'à ce que sonne l'heure de la délivrance. En attendant, nous dit Paul, "Ne vous soumettez pas au siècle présent, mais soyez renouvelés par le renouvellement de l'intelligence". De cette manière, même si nous ne pouvons pas échapper totalement à l'asservissement généralisé qui "vient comme un filet sur toute la terre" ("net" en anglais), nous pourrons au moins conserver envers et contre tout un certain espace de liberté, jusqu'à ce que vienne la pleine lumière et que l'étoile du matin se lève dans nos cœurs.




Ecrit en décembre 2017

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