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DES SANCTUAIRES ISRAÉLITES EN FORME DE SANDALES.

Jusqu'à il y a peu, il existait entre les spécialistes une controverse : la conquête du pays de Canaan par les tribus d’Israël avait-elle bien eu lieu comme la bible l'évoque ? 

(Keren n°92 de juin 2012 - Jean Marc Thobois)


Ceux qui prétendent le contraire se basent sur le fait qu'aucune trace archéologique de ces événements n'avait été mise à jour.

 

C'est maintenant chose faite : le professeur Adam Zartal de l'université de Haïfa vient de découvrir dans la vallée du Jourdain. dans le Nahal Tsorek et sur le mont Ebal, cinq sites archéologiques qui jettent une lumière nouvelle sur ce chapitre de l’histoire biblique.


Dans toutes ces régions, le professeur Zartal à mise à jour les traces de l’existence de plus de 1 500 communautés israélites datant de la conquête à l’instauration de la monarchie (Xème et IXème siècle). 85 % de ces villages étaient totalement inconnus. 


Les poteries utilisées dans ces communautés étaient typiques de l’époque de la conquête. Mais la découverte la plus stupéfiante du professeur Zartal fut la découverte de cinq temples en forme de sandale. 



Tous ces vestiges sont en relation avec l’installation des tribus israélites en Canaan et éclairent d'une lumière nouvelle la notion biblique des « Regalim », les trois pèlerinages à pied que les israélites, selon la Thora, devaient effectuer chaque année : Pâque, Pentecôte et Soukkoth (fête des tabernacles Les cinq sanctuaires mis à jour entre 1996 et 2008 avaient tous la forme d'une sandale ou d’un pied et ils étaient revêtus de pierres.

Il est évident qu'il ne s’agissait pas de fortifications, ni d'enclos pour le bétail, ni de sites résidentiels. 


C'était des lieux de rassemblement religieux comme l'ont montré des restes de Le premier de repas sacrificiels. 


Le premier de ces sites est situé près du moshav Yafit dans la vallée du Jourdain, à peu près à 3 km 500 du village.


Le professeur Zartal y a retrouvé de nombreux restes d'ossements d'animaux cashers. On y accédait par une voie processionnelle qui faisait le tour du sanctuaire selon un principe religieux très répandu à cette époque et que l'on retrouve dans le récit de la prise de Jéricho, dont le peuple fit le tour pendant sept jours.


Cette coutume existe encore de nos jours, par exemple à l'occasion de la fête de Simhat Thora où les Juifs font le tour de la synagogue en portant les rouleaux de la Thora dans leurs bras. Cette coutume existe aussi dans l'islam, à l'occasion du pélerinage à la Mecque où les pélerins sont tenus de faire le tour de la Kaaba, la pierre sacrée.


Non loin de là, le professeur Zartal a découvert ce qui pourrait être les restes de la ville de Hareshet Goyim, située dans le Nahal Iron et qui date du XIIIème au Xxème siècle avant JC. Cette époque marque le début de l'entrée des israélites en Canaan par la vallée du Jourdain.


Un autre sanctuaire du même type a été retrouvé dans cette vallée du Jourdain, près du moshav Argaman, deux autres dans le nahal Tsorek et le dernier sur le Mont Ebal. Rien de semblable n'a été trouvé jusqu'à maintenant ailleurs.


Quelle est la signification de ces sanctuaires ? Il semble que leur origine soit à rechercher en Egypte pharaonique, dès l'époque des pyramides, où le pharaon est dépeint en train de piétiner ses ennemis. Cette action se dit en égyptien « adron ».


Ce mot signifie non seulement « piétiner ses ennemis », mais aussi « dominer leur pays ». Ainsi, une inscription déclare « le pays de Pouth n'a pas été piétiné par le pharaon divin ». Il semble que les israélites aient repris à leur compte cette expression égyptienne.


Selon le professeur Zartal, ce serait là la preuve qu'ils sont bien venus d'Egypte puisque seulement dans ce pays « piétiner ses ennemis» signifie « prendre possession de ses ennemis ». Nous avons là la preuve irréfutable de la sortie d'Egypte et des débuts de l'histoire d'Israël tels que nous le rapporte la Bible. Ainsi, le Seigneur déclare-t-il à Josué : « Tout lieu que foulera la plante de vos pieds, je vous le donne ».


Bien après l'époque de la Conquête, cette notion apparaît encore dans de nombreux textes bibliques, comme par exemple : «La terre est au Seigneur et tout ce qu'elle renferme .» Le Psaume 110: « Le Seigneur a dit à mon Seigneur, Assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.»


Le pied est dans la Bible un symbole national et religieux qui marque la présence de Dieu et son autorité sur le territoire d'Israël et sa victoire sur ses ennemis, comme c'est le cas pour le pharaon en Egypte. Mais le pied symbolise également le pèlerinage : « péleriner » se dit en hébreu « léraguel ».


Dans la Bible, on trouve quatre groupes de références à cette expression. Les premières concernent le fait de posséder le pays. Les deuxièmes évoquent les relations entre le peuple d'Israël et sa terre. Un troisième groupe évoque le fait de piétiner ses ennemis. Enfin, un quatrième groupe de référence mentionne le Temple, en tant que marche pied de Dieu. 



REFERENCE A LA POSSESSION DU TERRITOIRE 



Deutéronome 11 verset 24: « Tout lieu que foulera la plante de vos pieds...» Deutéronome 2 verset 5, parlant du pays d'Edom, Dieu déclare : « Je ne vous donnerai pas même la place de poser la plante de vos pieds », Cette expression signifie qu'il est interdit au peuple de s'établir sur ce territoire. 

1 Rois 22 verset 8: « Je n'ôterai plus les pieds d'Israël de la terre que j'ai jurée à Abraham. » Esaïe 49 verset 23 : « Les rois se prosterneront devant toi et lècheront la poussière de tes pieds. 


Psaume 47 verset 4: « Il nous assujettit les peuples et met des nations sous nos pieds ». Voir aussi Esaïe 60 verset 14, Psaume 8 verset 7, Malachie 3 verset 21 etc.. 



LE TEMPLE COMME MARCHEPIED DE DIEU 


Esaïe 60 verset 13 : « ...Pour glorifier l'endroit de mon temple, le lieu de mes pieds », « Le ciel est mon trône et la terre est mon marchepied, le lieu de mon repos. » Ezéchiel 41 verset 1: «Fils d'homme, c'est ici le lieu de mon trône, et celui de la plante de mes pieds.» (voir aussi Ezéchiel 43 verset 7, Psaume 79 verset 5, Psaume 100 verset 1,1 Chroniques 28 verset 2).


La découverte de sanctuaires en forme d'empreintes de pied jette donc une lumière nouvelle sur les débuts de l'histoire d'Israël et de sa religion.


Ces temples sont des lieux de rassemblement et de culte ; on y apportait les offrandes d'une nouvelle population, différente de celle des cananéens. Cette région fut la première dont les israélites s'emparèrent lors de la conquête. Plus tard, elle devint la possession de la tribu de Manassé.


Mais avant cela, les tribus s'y retrouvaient pour les pèlerinages à pied, évoqués en Exode 23 versets 14 à 17, Exode 34 verset 24, pour les fêtes appelées en hébreu « Hag ».


Cette expression est aussi en relation avec la plante des pieds. En effet, lors de ces pélerinages festifs, on faisait à pied le tour des enceintes sacrées, appelées « houg » C'est-à-dire « cercle ». L'existence de ces sanctuaires démontre que les israélites, lors de la conquête, constituaient des communautés très organisées avec des coutumes bien établies.



CES DÉCOUVERTES SONT-ELLES UN TÉMOIGNAGE SUR L'EXODE ? 



Comme nous l'avons dit plus haut, il y a à L'heure actuelle de nombreuses controverses au sujet de la réalité historique de I'Exode et de sa datation. On prétend qu'il n'y a pas de preuves archéologiques de ces événements et donc que les événements décrits dans la Bible sont des mythes.


Pour Adam Zartal, membre du kibboutz non religieux d'Ein Shomer, il s'agit de preuves selon lesquelles les israélites sont bien entrés dans le pays au XIllème siècle, en y amenant avec eux l'influence idéologique de l’Egypte dont ils étaient sortis.


Ces cinq sanctuaires, en forme de pied, ont été utilisés jusqu'au lXème siècle, lors de la construction du Temple de Jérusalem. Les israélites s'y rassemblent pour les fêtes. Ils possédaient une idéologie calquée sur celle des égyptiens pour lesquels le pied symbolisait la force.

C'est donc en fait en Egypte qu'il faut chercher l'origine de ces sites. Cette découverte est unique au monde… 


Ces temples sont construits sur le même modèle, ils sont longs de 200 m sur 45 m et sont entourés d'un muret bas. Au centre, se trouve un bâtiment circulaire dont la fonction n'est pas claire.


A l'extérieur de ce muret, on trouve un sentier en forme de route car, comme nous l'avons mentionné plus haut, faire le tour du sanctuaire est un élément important des pèlerinages au Moyen-Orient. Les cinq sanctuaires ont été construits à la même époque, le long des routes de pénétration des israélites, lors de leur entrée en Canaan.


lls ont été construits à cause de la foi qui animait les israélites, à savoir que Dieu leur avait ordonné de prendre possession du pays « en le foulant sous la plante de leurs pieds », C'est ce que l'on retrouve aussi dans l'expression « Guilgal » (le cercle), citée 39 fois dans la Bible. Le professeur Zartal a constaté que les villages israélites construits à cette époque avaient la forme de cercles.


De nombreux villages de ce type relient ces différents sanctuaires et jalonnent donc le processus de la conquête du pays par les tribus d'Israël depuis Guilgal. L'expression « fouler aux pieds », comme symbole de possession et de domination, se retrouve jusque dans le Nouveau Testament.

Selon Luc 21 verset 23, les nations fouleront aux pieds Jérusalem. Cette influence égyptienne est la preuve que les israélites sont bien venus d'Egypte. Les sanctuaires en forme de pied ou de sandale ( comparez avec l'expression du psalmiste « Je jette ma sandale sur Edom ») avaient pour but de manifester la domination d'Israël sur son pays.


Ce n'est que 200 ans plus tard, lors de la construction du Temple de Jérusalem que le terme de « hug » (cercle) est devenu synonyme de « hag », c'est à dire de « fête » célébrée dans le sanctuaire unique de Jérusalem qui avait supplanté les temples en forme de pied.


C'est peut-être à cause de l'existence de ces derniers, à l'époque où fut rédigé le livre du Deutéronome, que Jérusalem n'est jamais mentionnée explicitement dans ce livre.


Quoiqu'il en soit, cette découverte aussi étonnante qu'unique apporte une confirmation essentielle à l'authenticité du récit biblique, de l'exode et de la conquête, preuve qui manquait jusqu'à ce jour.


ree

1 commentaire


md94
il y a 5 jours

Incroyable !! Je savais que Jérusalem était en forme de pied, je l'avais lu quelque part, mais cette histoire des temples est renversante !

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