Jérusalem, clé de la prophétie biblique
- Jean-Marc Thobois
- il y a 1 jour
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Il y a une petite histoire que racontent les juifs selon laquelle, lorsque Dieu demanda d'aller vers la Terre Promise et d'y conduire le peuple, ce dernier lui demanda quel était le nom de cette Terre. Et Dieu lui aurait répondu : le Canada. Moïse n'aurait pas compris, il aurait entendu Canaan. Et disent aujourd'hui les israéliens, c'est à cause de cela que nous avons tous nos problèmes...
Cette petite boutade exprime une vérité importante ; c'est que la position exceptionnelle du peuple d'Israël au Moyen Orient en fait depuis les temps les plus reculés jusqu'à la fin, un perpétuel champ de bataille. Il est clair qu'en Finlande ou au Canada, le peuple d'Israël aurait certainement vécu une vie plus tranquille.
Une position exceptionnelle
Sans comprendre cette position, on ne peut comprendre ni le présent, ni le passé, ni l'avenir. Il suffit de regarder une carte pour se rendre compte que la terre d'Israël est un pont entre les continents, entre l'Afrique et l'Asie. C'est par elle que les échanges commerciaux et les expéditions militaires passent obligatoirement.
Le pays d'Israël est traversé par deux grandes routes internationales : la route de la mer qui part du delta du Nil, suit la côte du Sinaï, remonte par Gaza et la côte d'Israël, traverse la vallée d'Izréel, le nord du lac de Tibériade, rejoint Damas, Tagmor et la Mésopotamie. Et la route du roi qui, elle passe par les crêtes de Transjordanie.
Non seulement le pays d'Israël est un pont entre les continents, mais c'est aussi un pont entre les mers, une sorte de canal de Suez terrestre entre la Méditerranée et son débouché dans l'Atlantique, et la mer Rouge et son débouché dans l'océan Indien, ce qu'avaient compris notamment Salomon et d'autres rois après lui, qui avaient tiré profit de cette situation d'Israël pour développer le commerce entre ces deux ensembles maritimes. Le rand homme d'Etat anglais, écrivain, Kipling écrivait : "la Palestine, c'est la boucle du ceinturon qui enserre le monde".
Le deuxième élément à prendre en compte, c'est l'exiguïté du pays. A toutes les époques, ce pays a été l'objet des convoitises des voisins plus grands et plus puissants qui voulaient contrôler ce point de passage obligé. Toutes les grandes puissances ont cherché à contrôler ce carrefour vital jusqu'à nos jours et cela, malgré les moyens modernes. C'est pourquoi à toutes les époques, le pays d'Israël a été pris dans un jeu de bascule entre les empires du nord et les empires du sud.
Qui contrôle la montagne contrôle le pays
Un autre point à prendre en compte, c'est l'opposition entre la plaine et la montagne. La montagne est une forteresse naturelle à l'écart des routes internationales. Elle est d'un accès difficile militairement ; elle est faite d'angles morts, de gorges difficiles à contrôler. Il est aussi difficile à un commandant en chef de coordonner des actions séparées. Aujourd'hui, les juifs habitent la plaine, c'est-à-dire une zone difficile à défendre. Enfin, on ne peut déployer que des forces limitées dans cette zone.
Méguiddo, verrou de la conquête d'Israël
La route de la mer, quand elle quitte la côte d'Israël pour rejoindre Damas, passe obligatoirement dans un défilé étroit de 35km de long que l'on appelle : Ouadi Ara, ou en hébreu Nahal Iyom (Apocalypse 16 v.14-16)). Ce défilé étroit est très facile à contrôler. C'est le passage obligé de toutes les armées venant du nord et qui veulent marcher contre Jérusalem. C'est la raison pour laquelle depuis la plus haute Antiquité, une place forte avait été construite au débouché de ce défilé, la place forte Méguiddo, la Méguiddo de l'Apocalypse c'est-à-dire la montagne de Méguiddo. Ce verrou stratégique a joué dans l'histoire un rôle extrêmement important. En 1550, lors de la campagne du pharaon Thutmès III, à l'époque de Josias, les Romains y avaient construit une forteresse qu'ils appelaient Léguio, qui avait ensuite été reconstruite par les croisés sous le nom de "les Lions"". Cet endroit joua un rôle capital en 1971, lors de la première guerre mondiale et à d'autres époques aussi. Selon le livre de l'Apocalypse, c'est aussi cette place qui jouera un rôle important dans la dernière bataille eschatologique.
La force de l'Esprit contre la force des armes
La leçon essentielle que la Bible nous enseigne, c'est que pour subsister dans ce pays, la force des armes ne suffit pas. Il faut aussi une profonde motivation spirituelle. Il faut être sain intérieurement. Seuls deux peuples ont réussi à créer dans ce pays un état indépendant : ce sont les deux royaumes d'Israël, celui de l'ancien et du nouveau Testament, et le Royaume des Croisés qui était aussi animé, au début, par de profondes motivations spirituelles. Selon la Bible, ce pays dévore ses habitants et s'il est vrai que le peuple d'Israël avec sa Torah avait une arme invincible, Dieu l'avait averti que s'il violait la Torah, il serait dévoré par des voisins plus grands et plus puissants que lui. Sans profondes motivations spirituelles, on ne peut pas constituer ici d'état ; c'est la raison pour laquelle il n'y a jamais eu dans ce pays de Palestine arabe, ni musulmane, car jamais les musulmans n'ont été intéressé par ce pays. Aucun intérêt spirituel ne les amenait à s'y intéresser.
Le shalom
Shalom, c'est l'aspiration à la paix. En fait, comme nous l'avons démontré, ce pays n'a jamais connu de paix. La paix dans ce pays n'est qu'une trêve entre deux guerres. La seule époque où ce pays a connu la paix fut celle de Salomon, où les ennemis d'Israël étaient faibles et Israël fort. Plus tard, les prophètes appelaient le peuple d'Israël à se réfugier dans ses montagnes en se gardant d'interférer dans la politique des grands, en jouant en quelque sorte le rôle de Suisse du Moyen Orient. C'est pour avoir négligé cet avertissement que le premier Etat juif fut détruit et eut lieu le premier exil.
En fait, quand la paix règnera dans ce pays, elle règnera partout. Toutefois, il ne pourra y avoir de paix avant la venue du prince de la Paix. Les hommes diront paix et sûreté, mais alors une ruine soudaine fondra sur eux, car il n'y a pas de paix pour le méchant, dit l'Eternel. Les prophètes se sont déjà élevés contre cette fausse paix en disant : "ils pansent à la légère la plaie de la fille de mon peuple". Pour que cette paix règne, il faudra une transformation du cœur, il faudra l'intervention de Dieu dans l'Histoire. Ce que la Bible appelle le "Jour de l'Eternel".
Le jour de l'Eternel
Cette époque sera celle où Dieu anéantira tous ceux qui s'opposent à son règne. Il répondra alors à la prière : "Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel". Mais auparavant, il faudra les convulsions d'un monde à l'agonie, les souffrances de l'enfantement messianique, un temps où les contradictions de ce monde s'exaspèrent. Alors viendra le shalom, qui signifie en hébreu "perfection, plénitude, bonheur, sainteté, retour à l'Eden", là où le loup habitera avec l'agneau, où toute arme de guerre sera détruite, où mes nations disparaîtront en tant que puissances guerrières.
Mais les prophètes sont allés jusqu'à avoir cette idée folle : il faut que le dernier ennemi soit aussi anéanti, c'est-à-dire la mort. Et les prophètes ont eu l'audace d'annoncer la résurrection qui marquera le triomphe définitif de Dieu sur tous ses ennemis, ce que la Bible appelle le rétablissement de toutes choses ou, selon Romains 8, la révélation des fils de Dieu.
Alors les nations monteront à Jérusalem, non pour la guerre mais pour la paix, car une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, et l'on n'apprendra plus la guerre. C'est pourquoi il est important de chercher dans les soubresauts de l'ancien monde l'aube d'un monde nouveau, le monde qui vient où Jérusalem à nouveau sera le centre de la rédemption du monde entier. Vers elle se tourneront les yeux et les nations désarmées et pacifiées diront :
"Montons à la maison du Dieu de Jacob pour qu'Il nous enseigne ses voies car de Sion sortira la Torah et de Jérusalem la Parole de l'Eternel".
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