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Israël menacé

Dernière mise à jour : 25 avr. 2023

Réforme judiciaire et crise interne


Depuis 2018, une grave crise politique secoue le pays d’Israël. Le système gouvernemental rend les coalitions dirigeantes fragiles. Cela a amené les Israéliens à se rendre six fois aux urnes, ces dernières années. A l’automne, Netanyahou et ses alliés religieux notamment, sont revenus au pouvoir après près d’un an et demi dans l’opposition. Ce yo-yo permanent entre des gouvernements de gauche, athées et wokistes et de droite religieuse a contribué à renforcer l’instabilité interne du pays.


Récemment, le nouveau gouvernement Netanyahou a décidé de revenir sur l’un des événements les plus marquants pour la démocratie israélienne : le pouvoir de la cour suprême. Cette cour, en vertu des pouvoirs quasi-constitutionnels qui lui sont conférés, peut saboter, depuis 1995, les décisions prises par les gouvernements successifs. Or, cette organisation est fortement teintée de gauchisme, d’où la volonté de la droite au pouvoir de réformer l’appareil politique israélien.


Il y a deux semaines, de grandes manifestations suivies de grèves massives ont paralysé le pays, beaucoup moins habitué que la France à ce genre d’événements. Devant cet état de fait, Netanyahou a décidé de stopper temporairement la réforme, afin de chercher des compromis entre les différents bords politiques et surtout, pour éviter le chaos interne.


Si, d’ici l’été, aucun accord révisé n’est trouvé, la réforme initiale passera finalement. En d’autres mots, le retour au calme n’est que provisoire et peut de nouveau laisser la place aux grèves, manifestations et autres menaces physiques… Par ailleurs, la déchirure est toujours vive entre les différents camps qui s’affrontent : gauche contre droite, religieux contre laïcs, mondialistes contre souverainistes, sépharades contre ashkénazes…




Menaces extérieures


Mais si Netanyahou a décidé de suspendre temporairement la réforme, c’est peut-être avant tout pour ne pas laisser une occasion unique aux adversaires d’Israël pour attaquer le pays. En effet, depuis quelques mois, les attentats se multiplient, notamment en zone C des territoires palestiniens (où vivent de nombreux juifs sionistes-religieux).


Deux attentats ont même eu lieu à Tel Aviv en l’espace de deux mois. Les menaces se multiplient de la part de terroristes palestiniens, sans que l’armée et la police israéliennes ne puissent stopper cette vague de violence. De plus, si les attentats commis sont déjà malheureusement trop nombreux, il ne faut pas oublier que les services de sécurité israéliens ont déjoué, ces derniers mois, de multiples attaques et arrêté de nombreux terroristes.


Récemment, des tirs de missiles depuis le sud du Liban et depuis la Syrie ont mis en lumière une menace un peu occultée par la vague d’attentats et la crise politique : la menace de l’axe iranien. En effet, une attaque sur plusieurs fronts par les séides de l’Iran pourrait avoir des conséquences gravissimes pour Israël, bien plus qu’une nouvelle intifada.


Dans une analyse publiée récemment, un haut-gradé de réserve de Tsahal et grand spécialiste des questions sécuritaires au Moyen-Orient, le professeur Mordechaï Kedar, a décrit le « scénario du pire » pour l’état hébreu.


Ce scénario n’est pas invraisemblable même si ses chances de se réaliser prochainement restent assez modérées. En introduction, le professeur Kedar explique qu’il a hésité avant de rédiger cette analyse, devant la gravité de ces écrits, mais que l’existence même du pays étant menacé, il ne peut mettre de côté un tel scénario.


« J’ai beaucoup hésité, me demandant s’il fallait publier les choses qui apparaissent ci-dessous, à cause de la panique qu’elles pourraient causer en Israël. Cependant, dans l’environnement du Moyen-Orient, en particulier en Irak, ces choses sont connues et servent de sujet de discussion ouverte entre un certain nombre de personnes. Il est donc impossible, pour le public en Israël, de ne pas en être conscient également. Surtout parce que ces choses concernent Israël ; sa sécurité et son existence, bien plus qu’elles ne concernent les citoyens irakiens. Ces choses reviennent de temps en temps dans les médias israéliens, alors j’ai décidé de les évoquer ici. »


Il continue :

“Une source que je connais depuis des années – un expatrié du Moyen-Orient, un partisan d’Israël, qui vit en Europe et est en contact permanent avec des gens en Iran et en Irak – m’a transmis son évaluation, selon laquelle l’Iran envisage de lancer une attaque combinée contre Israël dans un avenir prévisible, qui inclura toutes les forces à sa disposition dans les pays arabes…”

Il détaille ensuite l’ensemble de «l’axe de la résistance », qui regroupe tous les supplétifs de Téhéran au Moyen Orient. Voici brièvement la liste des différentes factions :

  • Au Liban, le Hezbollah et le Hamas disposent de plusieurs milliers de missiles et de véhicules aériens sans pilote (UAV), certains d’entre eux étant équipés de systèmes de guidage de précision.

  • En Syrie, 17 unités de combat (« milices ») sont armées et prêtes : Liwa Fatemiyoun, la brigade Zainebiyoun, le Harakat al-Nujaba, le Hezbollah, la brigade Abu Al-Fachal, Atsa’ab Ahl Al Haq, la brigade Khorsani et d’autres. L’Iran a transféré un très grand nombre de missiles et de drones en Syrie et ceux-ci sont prêts à être lancés.

  • En Irak, des dizaines de milices sont armées de missiles et de drones », a averti le Dr Kedar.

  • Au Yémen, les Houthis ont des missiles et des drones à longue portée qui atteignent Israël. Les drones houthis ont été utilisés avec un effet dévastateur contre des cibles saoudiennes.

  • À Gaza, le Hamas et le Jihad islamique palestinien ont des missiles capables de désactiver les bases des Forces de défense israéliennes et de l’armée de l’air. Il est probable que l’Iran n’enverra rien de son territoire vers Israël, afin de ne pas s’exposer à des représailles.

Toutes ces forces pourraient se lancer à l’assaut d’Israël au moment voulu par le patron iranien. Le scénario serait alors celui-ci, selon Kedar : une première phase, où des milliers de roquettes, autres drones et missiles vont venir saturer les systèmes de défense anti-missiles israéliens.


En quelques heures, Israël serait alors à court de munitions pour ces batteries anti-aériennes. Dans le même temps, « l’axe iranien » pourrait lancer une vague de cyber-attaques massives, avec l’aide de la Russie notamment, pour paralyser la réorganisation de l’armée israélienne, principalement composée en tant de guerre de réservistes. Cette attaque combinée cyber et aérienne aurait pour conséquence de détruire un nombre conséquent de centres stratégiques (eau, électricité, communications, militaires…).



Dans une deuxième phase, « l’axe iranien » pourrait passer à l’assaut terrestre, grâce à des forces très mobiles (motos, pick-up…) depuis le Liban, la Syrie et Gaza.

L’enjeu pour l’Iran et ses alliés est de faire s’effondrer le front israélien en quelques heures avant que les réservistes ne puissent atteindre les zones de combat. C’était déjà la logique des armées arabes, en 1973 lors de la guerre de Kippour, durant laquelle Israël est passé à deux doigts d’être annihilé.


Israël serait alors sous le choc et obligé de négocier avec ses ennemis. Sur la scène internationale, la Chine et la Russie chercheront à ce que les deux camps cessent le feu, à l’avantage, bien sûr, de l’allié iranien. La Turquie et les pays arabes pourraient prendre le parti de soutenir l’Iran ou au moins de ne pas condamner l’attaque, par peur de leurs propres populations. L’Europe et les Etats-Unis n’interviendront pas et chercheront à stopper le conflit diplomatiquement.


En résumé, l’analyse de Mordechaï Kedar rejoint assez pertinemment le descriptif de la guerre de Gog (Ezéchiel 38-39) .


Une Amérique en faillite


Cette analyse de Kedar reprend l’un des éléments essentiels pour comprendre le Moyen Orient et la fragile position d’Israël depuis sa création. Depuis les mandats Obama, les Etats-Unis ont largement abaissé leur soutien à l’état hébreu et ont entamé leur désengagement du Moyen Orient (Irak, Afghanistan, notamment).


A l’occasion de la guerre en Ukraine, une nouvelle est venue interloquer le public israélien : les réserves de munitions américaines stockées en Israël ont été largement vidées, suite à l’envoi de ces matériels en Ukraine... Le même scénario fait d’ailleurs craindre à Taïwan le pire. Le gouvernement Biden avait par ailleurs bloqué la livraison des stocks de missiles anti-aériens à Israël en 2021, après que de nombreux missiles israéliens avaient été tirés pour stopper les roquettes palestiniennes.

Une Arabie Saoudite sur la voie de la réconciliation avec l’Iran


Devant ce désengagement américain du Moyen Orient et de la faible fiabilité de sa parole en terme de soutien, de nombreux alliés historiques des Etats-Unis commencent à réévaluer leur positionnement géopolitique.


L’exemple le plus criant est celui de l’Arabie Saoudite. Lors du mandat de Trump, ce pays était au bord de signer la paix avec Israël. Depuis, les crasses faites par l’administration Biden au pouvoir saoudien, ajoutées au manque de confiance et à la chute du dollar, entraînent les Saoudiens à se rapprocher de leur ennemi de toujours : l’Iran. Sous l’impulsion d’une Chine décidément de plus en plus active géopolitiquement, les deux pays ont rétabli leurs liens diplomatiques.


Il s’agit là d’un ensemble de bouleversements géopolitiques majeurs dont voici un court condensé :

  • Les Etats-Unis perdent peu à peu leur statut de puissance dominante dans le monde, avec leur monnaie le dollar. Ses alliés perdent confiance dans sa protection.

  • La Chine s’impose comme un acteur majeur d’un point de vue géopolitique et sert de médiateur pour le rétablissement de relations ou dans des conflits.

  • Les états alliés historiquement aux Etats-Unis s’en éloignent. Certains, comme l’Arabie Saoudite, se rapprochent du bloc composé de la Chine, la Russie, l’Iran, le Vénézuela. Par exemple, les Philippines (grand ami des Américains) ont annoncé qu’aucune opération militaire américaine ne pourra avoir lieu sur leur territoire en cas de conflit à Taïwan.

  • Le bloc des BRICS (Chine, Russie, Inde, Brésil, Afrique du sud, pays importants géopolitiquement, en dehors des Etats-Unis) se renforce et s’affirme peu à peu en opposition aux Etats-Unis.

  • L’Europe est engluée dans des problèmes internes et regarde uniquement du côté de l’Ukraine.


En résumé, Israël est seul diplomatiquement, hormis, bien sûr, quelques soutiens de pays très secondaires.


Disons plutôt qu’Israël se croit seul puisque ce n’est pas vrai : Dieu est souverain et a prévu toutes choses de toute éternité. Or, sa Parole annonce que le seul défenseur de son peuple, lors des derniers temps, c’est Dieu lui-même et Lui seul.


« L'Éternel te donnera la victoire sur tes ennemis qui s'élèveront contre toi ; ils sortiront contre toi par un seul chemin, et ils s'enfuiront devant toi par sept chemins. »


Deutéronome 28 v 7





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