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Dossier accords d'Abraham (6) : Quel avenir pour les accords de paix ?



Les accords d’Abraham ont été rendus possible par l’intermédiaire d’une administration Trump particulièrement favorable tant à Israël qu’aux alliés historiques sunnites des États-Unis dans la région. Pourtant, avec l’arrivée d’une nouvelle administration démocrate, nous pouvons nous interroger sur l’avenir de ces accords. S’il semblerait que les pays signataires ne reviennent en arrière quant aux décisions prises, cela pourrait en revanche refroidir certains candidats potentiels à la ratification de ces accords.


Après le Bahreïn et les Émirats arabes unis, le Maroc, le Soudan et le Kosovo ont signé une paix avec Israël mais durant les derniers mois de l’administration Trump. Pour tous ces pays signataires, la contrepartie vient principalement d’un accroissement de l’aide financière ou d’une reconnaissance américaine sur des territoires disputés (le Sahara-Occidental pour le Maroc et le Kosovo comme nation). Désormais, avec une administration nouvelle, ces contreparties ne seraient peut-être pas aussi intéressantes, ce qui aurait pour conséquences de réduire les futurs candidats à cette ratification. Déjà, le sultanat d’Oman a déclaré que sa relation actuelle avec l’État d’Israël était satisfaisante.


De même, lors de l’entrée en fonction de l’administration Biden, le secrétaire d’État Anthony Blinken a annoncé que les États-Unis allaient réévaluer leurs alliances au Moyen-Orient, notamment envers l’Arabie Saoudite. Le nouveau gouvernement américain a notamment enlevé les rebelles Houthis yéménites de la liste des organisations terroristes, infligeant par cette action un camouflet au royaume saoudien, régulièrement visé ces dernières semaines par des attaques houthies contre son territoire. Le sujet le plus épineux concerne le dossier du nucléaire iranien. Israël et ses nouveaux alliés sunnites espèrent que l’administration Biden continuera à mener une politique de pression maximale sur l’Iran, à l’image de l’administration précédente. Mais les premiers pas de la nouvelle administration américaine laissent plutôt penser le contraire.



Dans ce contexte où la confiance envers l’allié américain tend à diminuer alors que la menace iranienne se précise, la seule puissance fiable de la région pourrait être Israël pour ces pays arabes. D’où le rapprochement au moins tacite avec cet État. Ainsi, ces derniers jours, un projet d’alliance sécuritaire en cours de négociation entre Israël, le Bahreïn, les Émirats arabes unis et l’Arabie Saoudite a été révélé par un média israélien.


Tout ceci doit être compris dans une temporalité marquée par un rééquilibrage diplomatique quant au soutien de ces puissances par l’administration Biden, mais aussi par un besoin grandissant de renforcer des alliances pour les pays du Golfe et Israël, face aux dernières avancées iraniennes sur son projet nucléaire et balistique. Il est aussi intéressant de constater qu’à la suite des accords d’Abraham, plusieurs pays hostiles à Israël ont manifesté la volonté de se rapprocher de l’État hébreu, comme le Liban, la Turquie ou encore la Syrie. Tout ceci à des fins géopolitiques, notamment vis-à-vis de l’Iran.


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