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Après 30 ANS d'existence, l'état d'Israël confirme la véracité de la Bible (Prof. David Flusser)

Article paru en septembre 1978, à retrouver dans Hashomer n°4 "30 ans de miracles !"


À l’occasion du trentième anniversaire de l’État d’Israël nous avons demandé au Professeur David Flusser titulaire de la chaire du Nouveau Testament à l’Université Hébraïque de Jérusalem et déjà connu de nos lecteurs (voir le numéro un de notre revue), de nous dire ce que ce trentième anniversaire devrait signifier pour les Chrétiens.


David Flusser est né en 1917 à Vienne en Autriche-Hongrie et mort en 2000 à Jérusalem. Il est un universitaire israélien, spécialiste du judaïsme de la période du Second Temple et de ses relations avec le christianisme ancien. Professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem, membre de l’Israel Academy of Sciences and Humanities, il a reçu en 1980 le prix Israël pour l’ensemble de ses travaux. Lawrence Schiffman le décrit comme un pionnier de « l’étude moderne du christianisme dans l’État d’Israël dans un contexte universitaire ».


L’existence de l’État d’Israël est aujourd’hui un fait qui comprend plusieurs aspects.

Un premier aspect, c’est que les Juifs ont essayé de résoudre la question de leur existence et pour la première depuis la destruction du temple par les Romains, ils ont eu l’occasion de revenir dans leur pays. Parce que pendant le temps de l’Empire romain et au temps de l’Empire byzantin qui était l’héritier de l’Empire romain, une telle possibilité n’existait pratiquement pas.

Après cela le pays avait été conquis par les Arabes et le premier inter-règne qui a lieu depuis le temps de l’Empereur Titus a été ce temps où la Terre d’Israël était libre. Elle n’avait plus aucun souverain, c’est pour cela que les Juifs ont saisi l’occasion ; ce qui s’est traduit par la déclaration de Balfour qui a été le document sur lequel les Juifs se sont basés. C’est Hertzel qui a voulu résoudre la question juive non comme une question nationale, parce que l’émancipation n’avait été qu’un échec et que l’anti-sémitisme au temps de l’affaire Dreyfus a ressurgi avec force, Hertzel a pensé que les Juifs avaient le droit de retourner dans leur pays. De tous les sionistes qui l’avaient précédé, il a été le seul à comprendre que la question de la souveraineté est d’une importance capitale. Pour traduire cela en langage politique, il faut souligner deux points.


1° — Il est évident que Dieu sait tout et conduit tout, il serait bien étrange de penser que Dieu a tout prévu, sauf le retour d’Israël. Si on croit que Dieu prévoit tout, les bonnes choses et les mauvaises, alors le retour d’Israël dans son pays n’est pas une chose arbitraire. Le rapport entre Israël et sa terre se trouve nettement souligné dans toutes les éditions de la Bible et à moins qu’on ne rejette l’Ancien Testament et même si on le rejette, si on n’essaye pas de réécrire un autre Évangile, comme le font certains, on trouve la mention de la Résurrection de Jérusalem en Luc 21, 21.


Ça veut dire que le retour d’Israël est d’accord avec le message biblique. Alors, pour un Chrétien (si ça existe encore aujourd’hui) le retour d’Israël est une grande joie, c’est une confirmation de la Véracité de la Bible.



DES PROPHÉTIES TRÈS CLAIRES


2° — La question se complique pour les Juifs mais pas pour les Chrétiens parce que d’après l’Ancien Testament on pourrait penser que la deuxième destruction de Jérusalem et du Temple n’est pas prédite dans l’Ancien Testament, c’est pour cela qu’on pourrait dire que les Prophéties qui se trouvent dans l’Ancien Testament sont des prophéties qui s’attachent au retour d’Israël du temps d’Esdras et de Néhémie après l’exil de Babylone. Mais même si nous ne prenons pas en compte ce qui se trouve dans le Nouveau Testament, nous devons nous demander si le cycle des évènements, c’est-à-dire la dispersion et le retour, n’est pas une chose qui peut se répéter.


En outre, les prophéties qui se trouvent dans l’Ancien Testament, concernant le retour d’Israël ont souvent deux sens eschatologiques. Mais pour un Chrétien, la situation est plus facile parce que nous trouvons dans le Nouveau Testament beaucoup de prophéties sur la destruction du Temple, sur la souffrance des Juifs pendant l’occupation romaine sur la dispersion et surtout la fameuse prophétie de Jésus sur les temps des nations qui finiront. Il y a aussi d’autres passages que je ne veux pas citer ici, alors il semble que pour un Chrétien, s’il lit sa Bible d’une façon raisonnable, le deuxième retour d’Israël dans son pays ne devrait pas poser de difficultés. Il y a seulement une question qui reste, c’est celle de savoir si le retour d’Israël maintenant est un retour définitif, s’il est « LE RETOUR » dont on parle. Cela dépend de l’attitude des hommes envers la volonté de Dieu.



LE FUTUR PAPE JEAN XXIII, INTERPRÈTE DES DERNIÈRES PAROLES DE JESUS


Je vais vous rapporter une anecdote qui m’a été racontée par un Juif d’ici, un vieillard. Il m’a envoyé une lettre qui contenait ceci : « Après la deuxième guerre mondiale, le professeur Joseph Klausner, un homme qui a écrit un livre sur Jésus, se trouvait à Paris. Il a rencontré le nonce pontifical Roncalli, le futur Pape Jean XXIII. Alors d’après ce que le Professeur Klausner a raconté à ce savant Juif, (c’était à l’époque où les Juifs tentaient de se libérer des Anglais), Roncalli lui a dit : « J’espère que vous libèrerez aussi Jérusalem du joug de la perfide Albion (il parlait encore de la façon dont on parlait pendant la première guerre mondiale) et j’espère que les nations vous aideront parce que si les nations ne vous aident pas, ce sera pour elles « Harmaguédon », parce que si elles ne vous aident pas à vous libérer, elles trahiront le testament de Jésus. »

Alors le professeur Klausner lui a demandé ce qu’était ce testament : « les dernières paroles que Jésus a dites sur la terre avant son Ascension a répondu Roncalli, c’est au commencement du Livre des Actes où les disciples demandent : « quand restaureras-tu le royaume d’Israël », Jésus a répondu que ce n’était pas leur affaire, que c’était entre les mains du Père mais que eux, devaient répandre l’Évangiles. Alors, a eu lieu son Ascension ». Roncalli interprétait les paroles de Jésus de façon profonde et simple.

Jésus n’a pas nié, il a même confirmé la restauration du Royaume d’Israël, cette interprétation est celle du Pape Jean, il semble que cette interprétation est authentique.



LE RETOUR D’ISRAËL EST AUSSI UN SIGNE MESSIANIQUE


Nous ne connaissons pas les plans de Dieu, nous savons seulement que le Messie est Jésus, alors Il viendra. Il semble très probable que le retour d’Israël ait quelque chose à voir avec la venue du Messie. Mais comme c’est un danger pour les Juifs, qui expliquent leur existence ici dans des termes trop messianiques, c’est aussi un danger pour les Chrétiens, mais il est très probable que le retour d’Israël est un pas en avant dans l’histoire sainte dans la venue du Messie. Ici, nous avons une difficulté commune qui repose davantage sur le terrain psychologique de notre caractère, parce que nous savons tous, je le pense, que c’est la meilleure interprétation mais nous craignons une sorte d’enthousiasme qui nous semble ne pas être sain. Dans ce cas-là, c’est l’opinion du judaïsme qui est tout à fait conforme à celle de Jésus. Mais alors même que Jésus a pensé qu’il était Messie, il a toujours été opposé à une eschatologie trop concrète. On trouve la même position chez les Rabbins, les anciens Rabbins jusqu’au IIIème siècle n’ont pas beaucoup interprété les passages sur Gog et Magog.



LE PLAN DE DIEU N’EST PAS IRRÉVERSIBLE


Dans la littérature talmudique, nous trouvons deux passages d’Éléazar Avodaï, qui lui-même avait participé à la révolte de Barkochba. Il dit : « Si les Juifs observaient deux shabbats, trois choses leur seraient épargnées : la guerre de Gog, les souffrances du temps du Messie et le Jugement dernier. »

Nous voyons que Joël lui-même dit de façon apocalyptique ce qui va arriver, puis il dit : non cela n’arrivera pas s’il y a repentance. Parce que Dieu est miséricorde et ce sont les mêmes mots que nous trouvons dans Joël : « Qui sait si Dieu ne se repentira pas ? »

Si nous lisons Luc, Jésus se contente de dire qu’il retourne chez son Père et qu’Il reviendra, c’est tout. Mais ici, il y a la question de savoir si cette interprétation millénariste n’est pas dangereuse pour les Chrétiens. Cet espoir, nous le trouvons chez les gens qui pensent que, puisque les Juifs sont revenus ils disent : « maintenant nous verrons 2/3 des Juifs être tués etc… ».


Est-ce que ce n’est pas une cruauté objective, impassible, une attitude très étrange qu’on peut comprendre, mais est-ce que ce n’est pas dangereux pour l’âme des gens qui le professent ? Si Jésus n’a pas voulu dire de choses claires, et les rabbins non plus, si le livre de Jonas est écrit contre une telle interprétation de la volonté de Dieu, ainsi que le livre de Joël, on peut dire que Dieu n’a pas un plan déterminé rigoureusement et de manière irréversible. Maintenant ce qui est sûr, c’est qu’il y a dans le retour des Juifs, dans la terre d’Israël, très probablement un pas vers le salut final et la preuve de la fidélité de Dieu à sa propre parole.

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