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A-t-on retrouvé la trace de Goliath ?

Dernière mise à jour : 25 avr. 2023

Article paru dans le Keren Israël n° 71 de mars 2007


Il y a quelques temps, ma petite fille âgée de 11 ans revient du collège où, comme tous les autres enfants de sixième, son programme d’histoire comporte un chapitre sur les « Hébreux ».



Dans le cadre de cette étude, son professeur, lui a dit qu'il ne fallait pas prendre la Bible à la lettre car elle était pleine de « mythes et légendes ». Et pour illustrer son propos, cette dame avait pris en exemple la « légende » de David et Goliath. « Goliath n’a jamais existé car des hommes de trois mètres de haut, ça n’existe pas… »


Malheureusement pour cette dame, je venais de recevoir un compte rendu de fouilles archéologiques qui eurent lieu en 2005 à Tell es Saffi, grand site philistin situé sur la plaine côtière entre Jérusalem et Ashkelon. Le professeur Aren Maeir de l’Université Bar Ilan à Tel Aviv affirmait avoir découvert la plus ancienne inscription philistine connue à ce jour.


Cette inscription était si extraordinaire que la TV, les journaux d’Israël s’en firent l’écho et que même le président de l’Etat se rendit en personne sur le site.


Il s’agit d’un ostracon (tesson de poterie) typiquement philistin servant de support à un texte. Ce dernier est écrit dans la plus ancienne forme de notre alphabet connu à ce jour : écriture dite « protosinaïtique », car elle a été découverte dans le Sinaï et dont les origines remonteraient au XIIème siècle avant JC. Le professeur Maeir a trouvé cet ostracon dans le niveau datant du fer II A, c’est-à-dire qu’on peut dater ce texte du Xe siècle avant JC ou au début du Ixe siècle, ce qui fait de ce document le plus vieux texte en écriture cananéenne connu.




Mais les archéologues n’étaient pas au bout de leurs surprises : en effet, l’inscription citait deux noms philistins : LWT et WLT ou encore GLYT, c’est-à-dire « Goliath ». Il faut donc conclure que le nom Goliath était connu des Philistins au Xe siècle, soit l’époque que la Bible attribue au célèbre duel entre David et Goliath.

C’est un nom d’origine indo-européenne. Le récit biblique ferait donc référence à un environnement culturel authentique. Certes, nous n’avons pas ici une preuve absolue de l’existence du Goliath biblique, plusieurs individus ont en effet pu porter ce nom, mais il y à là un indice intéressant qui s’harmonise avec les données bibliques.


Le site de Tell es Saffi s’étendant sur 50 hectares est, selon le professeur Maeir qui le fouille depuis 1996, l’ancienne Gath des Philistins et la plus importante de leurs cinq villes.

Pendant longtemps, on a même douté de l’existence historique des Philistins, parce que la Bible était le seul livre à en parler.


Puis, on a découvert sur les bas-reliefs du temple de Medinet Abou des peintures évoquant la guerre de Ramsès III contre ce qu’il appelle les « peuples de la mer », qui attaquèrent l'Égypte au 12eme siècle par mer et par terre. Les bas reliefs égyptiens dépeignent une bataille navale et une bataille terrestre.


Les peuples de la mer sont au nombre de cinq, parmi eux les « PLSM », qu’on peut transcrire par Philistins.

Selon le Pharaon, ces peuples furent défaits et repoussés sur les côtes d’Israël où ils s’installèrent comme vassaux des Égyptiens. Aujourd’hui, l’existence de ce peuple n’est plus mise en doute par personne. Ces peuples étaient originaires de la mer Egée. Le professeur Maeir a découvert les traces de destruction de la cité cananéenne de Gath vers 1200 av JC et son remplacement par une ville philistine qui dura jusqu’au VIIème siècle, où elle fut remplacée par les Phéniciens.


Aux XI eme et Xème siècles, déclare le professeur, on atteint l’apogée de la civilisation philistine. La ville est entourée d’un énorme fossé de 2,5 km de long, de 8m de large et 6m de profondeur. La ville fut ensuite détruite, probablement par le roi araméenne Hazaël, selon ce que nous lisons dans 2 Rois 12.


Ces populations, selon l’archéologue, se sont très vite « cananéisées », oubliant leurs origines indo-européennes, elles adoptèrent la culture locale, les dieux cananéens. La ville a révélé des vestiges de quartiers d’artisans et commerçants avec des entrepôts d’huile et de vin. Pour en revenir à Goliath, d’autres fouilles ont permis de découvrir d’anciennes nécropoles philistines, notamment certaines tombes ont mis à jour des ossements d’individus d’une taille exceptionnelle.


L’analyse génétique de ces ossements a montré que ces gens souffraient d’une anomalie génétique héréditaire, de sorte qu’on peut parler en ce qui les concerne, d’une race de « géants ».


Grâce à ces éléments, j’ai pu procurer à ma petite fille des éléments lui permettant de réfuter les allégations de son professeur sur les soi-disant « légendes et mythes" de la Bible.






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