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Le conflit Ukraine / Russie

Dernière mise à jour : 25 avr. 2023

Un an après le début du conflit en Ukraine, l'heure est venue de faire un premier bilan tant géopolitique que stratégique et opérationnel, ceci afin de vulgariser un conflit pas forcément facile à comprendre en occident. En effet, la propagande délirante des médias occidentaux ne facilite pas la tâche des citoyens qui cherchent à comprendre ce qu'il se passe sur le terrain, ainsi que les enjeux géopolitiques sous-jacents. Nous avons déjà analysé cette propagande dans d'autres articles, aussi , nous n'y reviendrons pas. Faisons simplement cette courte incise à ce sujet : les médias proposent davantage une lecture biaisée de la guerre, jouant nettement sur le pathos et les sentiments des populations plutôt que leur réflexion. Pour terminer cette introduction, mentionnons également le manque de lucidité de nombreux chrétiens, happés par la propagande, faisant volontiers l'amalgame entre peuple ukrainien et l'Ukraine et sa caste politico-militaire, dont les intérêts sont à des années lumières des intérêts de la population ukrainienne, principale victime du conflit.


Les origines


Depuis quelques semaines donc, les reportages et autres commémorations se sont multipliés, puisque l'invasion russe a désormais commencé depuis un an. Le 24 février 2022, les forces russes ont envahi le territoire ukrainien, après plusieurs semaines de tensions et de préparation de troupes réciproque. Par la suite, les russes se sont emparés d'environ 20% du territoire ukrainien et ont annexé quatre régions russophones et globalement russophiles.

Néanmoins, cette présentation est erronée dans la mesure où le conflit est systématiquement présenté comme ayant commencé en février 2022. En réalité, il faut remonter aux événements de 2014, véritable début de cette guerre.



En passant très rapidement sur les détails du déroulé des hostilités, rappelons que le président pro-russe de l'époque avait été chassé du pouvoir par un coup d'état mené par les nationalistes ukrainiens, aidés par Washington. Les tensions entre la population de l'ouest, pro-occidentale voire nationaliste et banderiste (voir à ce sujet la biographie de Stepan Bandera, leader du mouvement nationaliste, adulé jusqu'à nos jours, malgré sa haine des Juifs, des Polonais et autres minorités qu'il aura fortement persécutés avec le blanc-seing des Nazis) et la population russophone du Donbass et de Crimée ne font qu'augmenter jusqu'au conflit civil. Certaines mesures russophobes de Kiev avaient alors amené les régions de Lougansk et de Donestk à faire sécession de l'Ukraine. En réponse, Kiev a envoyé ses troupes affronter les milices sécessionnistes du Donbass, soutenues par la Russie. Les pertes civiles, durant ces huit années de conflit non-mediatisé, s'élèvent à 8000 civils ukrainiens (majoritairement russophones).


Dans le même temps, la Russie a annexé la Crimée, région russophone ouverte sur la mer Noire et par extension, la Méditerranée. La Russie comprend aisément que les Etats Unis, par l'intermédiaire de l'OTAN, cherchent à mettre Moscou à genoux en l'entraînant dans cette guerre civile ukrainienne. Malgré un soutien logistique aux sécessionnistes, la Russie ne prend pas directement part au conflit... jusqu'à 2022.


Guerre de haute intensité


Au début de l'année 2022 donc, l'armée russe prend tout le monde de court en envahissant le territoire ukrainien. La raison de cette intervention, après plus de huit ans de conflit, s'explique par l'imminence d'une offensive majeure de l'armée ukrainienne sur le Donbass, afin d'en finir avec les sécessionnistes, et possiblement la Crimée, pour reprendre cette région stratégique malgré sa population russophone et pro-russe.


Lors de la phase initiale de l'invasion russe, l'armée de Poutine a lancé une offensive en direction de Kiev et une autre dans le Donbass. Ces deux offensives ont été très mal comprises par les médias occidentaux, volontairement ou non d'ailleurs, puisque le soit-disant "échec" de la prise de Kiev alimente encore la propagande occidentale jusqu'à ce jour. En fait, l'armée russe a lancé une invasion avec le ratio d'un combattant pour 3 combattants ukrainiens, ce qui déjà en soi est une exception stratégique (normalement, l'armée qui attaque le fait toujours avec un avantage numérique d'environ 2 contre 1, minimum) et qui s'explique par l'idée, dans l'État major russe, d'une opération limitée à la libération du Donbass et d'éventuelles régions russophones. L'offensive d'une partie de l'armée russe vers Kiev a atteint son objectif de fixation des troupes ukrainiennes dans la région ouest du pays, pendant que les russes progressaient dans le Donbass.

Il s'agit de la première phase de la guerre (février-avril 2022) qui a abouti à la prise d'environ 20% du territoire ukrainien et la destruction de la "première armée ukrainienne".


La deuxième phase de la guerre ( avril-septembre) s'est concentrée sur la bataille de Marioupol : il s'agissait surtout d'un affrontement direct et violent entre l'armée russe et la " deuxième armée ukrainienne", celle des lignes de fortifications défensives établies par Kiev depuis huit ans de guerre, notamment autour de Donestk. Durant cette période, l'armée russe s'est retirée ,pour des raisons tactiques, de la région de Kherson, afin d'établir une ligne stratégique cohérente, notamment sur le plan logistique et géographique.

Lors de cette deuxième phase, les combats ont été plus lents et calmes puisque, en coulisses, des négociations avaient lieu entre les belligérants, sur le plan diplomatique.



Dans un troisième temps (septembre-mars 2023), une troisième armée ukrainienne (8ème phase de l'enrôlement ukrainien, dont des jeunes adolescents et des hommes mûrs) affronte une armée russe qui a repris doucement sa progression dans le Donbass, avec une volonté de fixer à nouveau dans des "chaudrons" le maximum de troupes ukrainiennes possibles. Après Soledar, Bakhmut est sur le point de tomber, après un manque assez flagrant de vision stratégique de Zelensky, au grand dam de l'état major ukrainien, favorable à un retrait des troupes pour réorganiser la ligne de défense percée en divers endroits désormais.

Surtout, en se laissant peu à peu encercler dans des chaudrons, l'armée ukrainienne risque de perdre énormément d'hommes et de véhicules lourds, que les 200 chars de l'OTAN promis à l'Ukraine ne parviendront pas à remplacer.


Depuis la fin de l'année 2022, l'armée russe et notamment la milice privée Wagner, progresse lentement du fait de l'emploi massif de l'artillerie, pour sécuriser le plus possible une zone avant d'y progresser à pied et ainsi, éviter au maximum les pertes en hommes et le combat direct. Les combats sont donc très longs puisque la prise des villes se fait maison par maison, rue par rue, avec cette stratégie qui rappelle les traditions militaires russes (guerre napoléonienne). La Russie avait vraisemblablement préparé une offensive majeure cet hiver, mais l'avancée sur l'ensemble du front sans grandes pertes, le percement des lignes de défense et l'absence d'un froid important gelant le sol ont mis de côté ce plan, au détriment de cette avancée lente.


Les estimations d'une fuite du Mossad dans un média turc faisait état d'environ 150 000 morts ukrainiens contre 23 000 russes, ce qui est cohérent avec les estimations sérieuses et surtout le rapport de force des artilleries respectives (8 contre 1, côté russe). Les réserves humaines s'épuisent aussi vite que les réserves logistiques militaires ukrainiennes. La préparation d'une offensive pour récupérer la Crimée est de moins en moins évoquée, suite aux derniers mois très difficiles, côté ukrainien.



La guerre diplomatique


La guerre en Ukraine est en passe de créer solidement un monde pluri-polaire où les Etats Unis perdent nettement leur domination. En effet, la Russie rassemble autour d'elle de nombreux pays émergents, mais surtout la Chine, dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre froide entre la superpuissance déclinante américaine et l'émergence de la Chine et ses corollaires des BriCS (groupe de cinq pays : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Aujourd'hui, les BRiCS sont sur le point de s'ouvrir à 15 nouveaux membres, qui recherchent notamment à contrer la domination américaine sur l'économie mondiale et la diplomatie. Cette organisation ressemble davantage à un "bloc" géopolitique opposé aux Etats Unis, son réseau (OTAN) et sa monnaie. Surtout, pour les chrétiens avertis, cette guerre est l'occasion de voir la Russie se rapprocher de l'Iran, formant là les puissances centrales de la coalition de Gog d'Ezéchiel 38 et 39.


A priori, cette guerre est soutenue par les USA afin d'affaiblir au maximum la Russie, avant que n'éclate l'inévitable confrontation sino-américaine, dans laquelle la Russie se rangerait rapidement du côté chinois. Or, cette guerre semble surtout provoquer un rejet de plus en plus large de la domination mondiale américaine ,par les pays émergents et les puissances importantes régionales (Inde, Iran, Arabie, Turquie, Brésil...). En bref, l'OTAN s'enlise dans une guerre dont l'issue n'est peut être pas tant en faveur de l'occident que cela, tant que l'engagement européen et américain n'augmente pas. De plus, sur le plan diplomatique, les Etats Unis accélèrent leur chute inévitable au rang d'un numéro 1 bis ex aequo avec la Chine.


En fait, la guerre en Ukraine de 2022-2023 n'est que la continuité d'une guerre civile entre une population ukrainienne divisée et l'ingérence de puissances extérieures. Les temps de la fin se déroulent sous nos yeux, dans une conjonction évidente des enjeux géopolitiques, économiques, diplomatiques, sociétaux et spirituels.




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