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Dossier Accords d'Abraham (3) : La lutte contre l’islamisme radical



Le front commun « anti-iranien » ne repose pas uniquement sur un antagonisme religieux et sécuritaire envers la Révolution islamique. En effet, cette nouvelle alliance repose aussi sur une opposition des différents pays signataires des accords d’Abraham envers l’islamisme radical. Les Émirats arabes unis et le Bahreïn sont connus comme étant des monarchies sunnites modérées, opposées à l’islamisme radical. Ces pays reconnaissent, par exemple, l’organisation des Frères musulmans comme étant une organisation terroriste. En cela, ils font partie d’un courant plus large au sein du monde sunnite qui s’efforce depuis les années 1980 de contrer l’influence grandissante de cet islamisme.

Mené par l’Egypte du maréchal Al-Sissi, cette tendance comprend notamment l’Arabie Saoudite, qui a longtemps soutenu et répandu l’islam radical wahabite. Depuis quelques années, la famille royale lutte contre cet islamisme radical qui menace son pouvoir aussi bien à l’intérieur du royaume (familles et tribus cherchant à renverser la famille royale) qu’à l’extérieur (rôle grandissant de la Turquie et du Qatar, proches des Frères musulmans). L’Arabie Saoudite, les Émirats, l’Egypte et le Bahreïn partagent cette hostilité envers l’organisation « frèriste ». L’expansion de la confrérie aussi bien au Moyen Orient qu’en Europe a largement été étudiée par Alexandre Del Valle et Emmanuel Razavi dans leur ouvrage, « Le projet ».


Or, Israël et les États-Unis voient aussi les Frères musulmans comme une organisation terroriste. L’État hébreu est sous la menace des attaques commanditées par le Hamas à Gaza, la branche palestinienne des Frères musulmans. Les israéliens coopèrent notamment avec l’Autorité palestinienne pour empêcher la confrérie de s’implanter en Judée-Samarie ("Cisjordanie").


prière des Frères musulmans en Jordanie, sous surveillance


Dans un contexte régional où la Turquie d’Erdogan cherche à s’imposer comme le chef de file du monde sunnite, par le biais du soutien à l’islam politique (c'est à dire les Frères musulmans), l’Arabie Saoudite sent son autorité sur le monde musulman sunnite s’effriter d’où la nécessité pour elle de préserver des régimes monarchiques alliés dans le Golfe.


Cette situation explique l’intervention des forces saoudiennes au Bahreïn durant le « printemps arabe » pour sauver le gouvernement sunnite d’un renversement populaire.

Les accords d’Abraham rapprochent donc plusieurs pays qui ont comme objectif commun la lutte contre l’islamisme radical, tant au niveau politique que sécuritaire (partage de renseignements et coopération en matière de lutte anti-terroriste).


hamas (Frères musulmans) à Gaza


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