Depuis les élections israéliennes de mars 2021, le premier ministre Netanyahou a perdu le pouvoir qu’il dirigeait depuis plus de 15 ans. Une coalition très hétéroclite l’a remplacé en juin (voir l’article) dans ses fonctions durant une période tendue au plan sécuritaire, à la suite du conflit à Gaza. Cette coalition gouvernementale nous paraissait dangereuse pour l’avenir du pays tant sur les plans diplomatique et sécuritaire qu’interne, par la présence de gauchistes farouchement laïcs et promoteurs d’idéologies dévastatrices (homosexualité, féminisme outrancier…).
Nous voici quelques mois plus tard et nos doutes semblent se confirmer sur la capacité de ce gouvernement à gérer le pays.
Sur le plan international, l’Iran se rapproche toujours plus de l’arme atomique et pourrait l’obtenir très prochainement (rien de nouveau dans cette affirmation cependant). En revanche, alors que Netanyahou en avait fait sa menace prioritaire, quitte à se mettre à dos le gouvernement américain de l’époque (Obama) en présentant la menace iranienne devant le Congrès des Etats-Unis, le nouveau premier ministre de rotation, Bennett, semble davantage occupé à s’attirer les bonnes grâces du gouvernement Biden que de freiner l’Iran en mettant la pression à l’international pour stopper le programme nucléaire.
Lors d’une réunion à la Knesset (parlement israélien), le chef d’opposition, Netanyahou, a attaqué son successeur sur ce point. Il lui reproche son manque d’agressivité envers les Iraniens. Bennett aurait, selon lui, déjà accepté le fait qu’un nouvel accord soit trouvé entre les Iraniens et les Américains (plus la France, l’Allemagne…) alors que les Iraniens semblent loin de vouloir négocier, la situation leur étant favorable. Netanyahou reproche aussi à Bennett d’avoir affirmé qu’Israël n’attaquerait pas l’Iran sans l’accord des Etats-Unis.
En effet, cette déclaration du premier ministre prouve que le gouvernement israélien refuse de conserver une autonomie stratégique sur un sujet aussi sensible (les Etats-Unis seraient bien moins importunés par un Iran nucléarisé qu’Israël et l’Iran ne constitue pas pour l’équipe de Biden une priorité, car la priorité actuelle est clairement la Chine). Et ce, alors que l’administration Biden, que certains nomment à juste titre « 3ème administration Obama », est beaucoup moins favorable à Israël que le gouvernement Trump. Il y a deux semaines, Bennett, lors d’un discours à l’ONU, a prévenu que le programme nucléaire de l’Iran avait atteint un « tournant », annonçant que les mots et les discussions ne suffiront pas à arrêter les Iraniens. Espérons que ce ne soit pas une prise de conscience trop tardive.
A mon humble avis, Bennett sait qu’il lui reste encore un peu de temps pour mener des discussions et aboutir à une avancée diplomatique (un nouvel accord comme celui de 2015 ?) mais le temps presse et la solution militaire paraît de plus en plus inéluctable. Bennett devra, semble-t-il, prendre une décision importante, qui froissera sûrement les partenaires américains résolus à atteindre un accord (ils ne sont pas en première ligne après tout, contrairement aux Israéliens pour qui la menace est immédiate). Cela démontre néanmoins une certaine faiblesse de l’establishment israélien et américain, face à des Iraniens de plus en plus décomplexés. Aussi, comme le reproche Netanyahou à Bennett, ce dernier a surtout parlé de la crise du Coronavirus à l’ONU, comme si cette menace était supérieure à celle de l’Iran...
Gestion du Covid : et maintenant la troisième…
La crise du Covid, justement, pose question en Israël. Comme l’a affirmé le patron de Pfizer lui-même, Israël est un laboratoire national, sur lequel sont rivés les yeux du monde entier. En effet, l’état hébreu possède une avance d’environ 6 mois sur la plupart des pays du monde. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les chiffres sont assez désastreux malgré une campagne de vaccination massive à grand renfort de propagande. Selon les chiffres de « JSU CSSE covid data » (données « officielles » que vous avez lorsque vous tapez « décès du covid en Israël » sur Google - donc pas des données tirées de sites « complotistes » -), la moyenne sur la dernière semaine s’élève à environ 23 décès par jour, soit environ 150 personnes en moyenne pour un pays comme la France. En parallèle, les cas de problèmes cardiaques explosent chez les jeunes, pourtant très peu impactés par le covid. Devant cette « troisième vague », les autorités sanitaires ont appelé les Israéliens à prendre une troisième dose de vaccin et déjà, près de 4 millions d’Israéliens ont reçu leur dose (sur 9,5 millions d’habitants). De plus, le responsable de la campagne de vaccination israélienne a appelé les citoyens à se préparer dès maintenant à la quatrième dose ! Le « retour à la vie normale » semble loin… D’autant que désormais, les doublement vaccinés voient leur passe sanitaire annulé et sont donc de nouveau considérés comme non-vaccinés… Par ailleurs, une mesure du gouvernement a provoqué la colère des Israéliens : seuls les triplement vaccinés pourront se rendre en Europe ou aux Etats-Unis désormais.
Parmi les autres mesures en cours de discussion au parlement israélien (selon Jforum) :
· l’augmentation du coût des plans médicaux pour ceux qui n’ont pas encore été vaccinés,
· l’interdiction des cours de conduite et des examens pour obtenir un permis de conduire pour les non-vaccinés,
· test PCR obligatoire pour quitter le pays,
· les traitements médicaux qui ne sont pas urgents nécessiteront obligatoirement une PCR,
· les agents de santé et d’éducation seront obligés de se faire vacciner,
· test d’antigènes toutes les 24 heures (pas 48 heures) en guise de passe sanitaire pour les non-vaccinés.
Dans un tout autre registre, les fractures au sein de la coalition gouvernementale s’accentuent entre les partis de gauche et de droite. Les membres du parti de droite sioniste-religieuse Yamina ont essayé de faire passer une loi pour empêcher le regroupement familial palestinien, pour des raisons de sécurité (plusieurs attentats ont été commis par des palestiniens naturalisés Israéliens). La gauche s’est emportée en menaçant de conduire le pays vers de nouvelles élections. Or, dans ce bras de fer, l’avantage est à la gauche car le parti de Bennett, Yamina, n’a quasiment plus de soutien de ses anciens fidèles depuis la « trahison » de Bennett (en résumé, accepter le poste de premier ministre mais gouverner avec l’extrême gauche progressiste et les arabes anti-israéliens).
Un autre point important auquel est confronté le nouveau gouvernement israélien est la vague d’attentats, dont certains de grande ampleur, qui menacent chaque jour l’état hébreu. L’évasion de 6 prisonniers palestiniens très dangereux, membres du Djihad islamique, d’une des prisons les plus sécurisées du pays a été un véritable affront pour les forces de l’ordre. Les six fugitifs ont été rattrapés depuis, grâce à l’excellent travail de l’armée et de la police mais cet incident souligne les manquements à certains niveaux de l’état. Le Mossad vient en outre d’empêcher un attentat de grande ampleur de la part d’Iraniens contre des Israéliens à Chypre, preuve de la nécessité de conserver une vigilance extrême et constante.
Plusieurs ministres israéliens de la gauche se sont d’ailleurs rendus à Ramallah pour y rencontrer Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne (élu pour 5 ans en 2006 mais toujours en poste, sans que de nouvelles élections n’aient eu lieu, rappelons-le). Ces ministres, Nitzan Horowitz (promoteur de l’homosexualité et lui-même homosexuel) et Frej, ont rassuré les Palestiniens en appuyant leurs volontés d’aboutir à une solution à deux-états, pourtant totalement dépassée et rejetée par une grande partie de la population comme des politiciens en Israël. Le fait que des ministres du gouvernement prennent des positions aussi claires et aussi opposées aux positions affirmées par leur chef, le premier ministre Bennett, démontre la cacophonie régnant dans les plus hautes sphères politiques israéliennes.
Une visite du premier ministre Bennett a aussi été annulée dans un village arabe israélien pour des « raisons sécuritaires » selon le gouvernement. Pourtant, le leader du parti arabe Ra’am, Mansour Abbas, s’est targué d’être à l’origine de l’annulation de la visite, car il aurait convaincu, selon ses dires, le premier ministre de respecter ce jour de commémoration des victimes palestiniennes des affrontements sur le Mont du Temple lors de la deuxième Intifada en 2000 ! Toute la droite israélienne s’est offusquée de cette déclaration qui, au-delà de la véritable raison de l’annulation, démontre une fois de plus la complexité pour le gouvernement israélien d’avancer avec une coalition aussi hétéroclite.
A force de vouloir absolument le pouvoir sans prendre conscience de la réalité que cela implique pour des millions de citoyens fragilise ce gouvernement, qui passe plus de temps à se chamailler qu’à prendre des décisions importantes et claires. Le progressisme est en pleine expansion sous la férule de ces dirigeants de gauche. La société israélienne est très divisée avec ces écarts entre religieux et laïcs, vaccinés et non-vaccinés, gauchistes et patriotes/nationalistes…
Le danger pour ce gouvernement serait de maintenir cette posture allant vers le progressisme et rejetant l’Eternel. Comme dans le reste du monde, Israël est touché par une phase d’apostasie et d’ « athéisation ». Or, la Parole de Dieu nous enseigne à constamment placer notre confiance en notre Seigneur et à ne regarder qu’à Lui seul.
« L’insensé dit en son cœur : il n’y a point de Dieu !
Ils se sont corrompus, ils ont commis des iniquités abominables ;
Il n’en est aucun qui fasse le bien,
Dieu du haut des cieux, regarde les fils de l’homme,
Pour voir s’il y a quelqu’un qui soit intelligent,
Qui cherche Dieu. Tous sont égarés, tous sont pervertis ;
Il n’en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul. » (Psaume 53 v 1-4)
Dans ce monde égaré, nous sommes comme Lot qui tourmentait son âme, comme le dit l’apôtre Pierre : « Ce juste qui habitait parmi eux, les voyant et les entendant, tourmentait jour après jour son âme juste à cause de leurs actions iniques ». (2 Pierre 2 v 8)
Tenons fermement et sachons prendre du recul sur notre situation en toutes choses, malgré ce monde qui joue sur des peurs constantes (peur du covid, peur de la bombe nucléaire iranienne, peur du terrorisme…).
Comments