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L'olivier d'Israël


Y a-t-il encore des privilèges pour les Juifs? C’est cette question que l’Apôtre Paul traite dans les trois chapitres, 9, 10 et 11 de l’Epître aux Romains.


L’Epître aux Romains, contrairement aux idées reçues, n’a pas pour thème essentiel la justification par la foi, mais les relations entre Juifs et non-Juifs à l’intérieur de l’Eglise et cette relation est fondée sur le fait que les uns et les autres sont sauvés par la foi dans le même Jésus et dans le même Evangile. Ainsi Paul a d’abord démontré que les Juifs ne peuvent être sauvés par la circoncision car ils sont incapables de garder la Thora.


Deuxièmement, il démontre que si le non-Juif respecte la Thora, son manque de circoncision ne le condamne pas. Le vrai Juif est donc celui qui a à la fois la circoncision de la chair et la circoncision du cœur. Et c’est alors que Paul arrive à notre question : si Juifs et païens sont sous le péché, que reste-t-il donc du privilège des Juifs?

Premièrement les Juifs, nous dit Paul, sont dépositaires des oracles de Dieu. Les auteurs de la Bible doivent donc être Juifs. Luc est le seul à faire exception, mais c’est un non- Juif qui semble avoir été un « craignant Dieu », donc proche de la foi d’Israël.

Deuxièmement, il n’y a pas de différence entre Juifs et non-Juifs en ce qui concerne la justification. Les uns et les autres sont sauvés par le même Evangile. Pour beaucoup aujourd’hui, le problème de l’Israël moderne est qu’il est fondé et conduit par des « non-croyants ».


Ensuite, il est question dans la Parole de Dieu du fait qu’Israël reviendra en état d’incrédulité, puis il ne retrouvera la foi dans sa totalité, que lors de la parousie.

L’Eglise est pour Paul le rassemblement en un seul corps du reste d’Israël qui a cru et du reste des nations qui a cru dans le même Evangile et par conséquent, c’est une réalité qui dépasse la division classique entre Israël et les nations.

On retrouve cette même division en 1 Pierre 2 versets 1 à 10, où l’apôtre fait la différence entre le « reste » et ceux qui n’appartiennent pas au reste et qui se sont heurtés à la pierre d’achoppement, alors que le reste fidèle est devenu un sacerdoce royal. Puis il cite Osée 2 « vous n’étiez pas un peuple », en sorte que ce reste accomplit toute la vocation d’Israël.



LE MYSTERE D' ISRAEL


Romains 9 à 11 - la question à laquelle Paul répond dans ces 3 chapitres est la suivante:

S’il est vrai que la justification, le salut, l’Ecriture, la glorification et tout ce qui en découle sont venus par l’intermédiaire du peuple d’Israël pour ce qui concerne les non-Juifs, comment se fait-il que le peuple qui a été l’instrument de ce salut pour les païens ne soit pas lui, entré dans ce salut ? En d’autres termes, pourquoi si peu de Juifs ont cru ?


Ce paradoxe est pour Paul la cause d’une grande douleur dont il se console en se disant que néanmoins un grand nombre de non-Juifs ont cru et qu’au terme de l’histoire, le salut reviendra au peuple d’Israël.


Pourquoi y a-t-il eu faux-pas d’Israël ?

Paul démontre qu’il ne s’agit pas d’un rejet total. Il y a eu la plus grande partie du peuple d’Israël qui a rejeté l’Evangile c’est vrai. Mais il y a un reste fidèle, selon l’élection de la grâce. Deuxièmement, ce rejet de l’Evangile par le peuple juif n’est que temporaire. Un temps viendra où le peuple d’Israël retrouvera son héritage. Ainsi, les promesses de Dieu ne sont pas rendues vaines et le fait qu’il y ait un reste fidèle d’Israël, selon ce qui est écrit en Romains 3 verset 1, a pour conséquence que les privilèges et les vocations des Juifs restent intactes. En réalité, tout continue à se dérouler selon le Plan de Dieu.



En réalité, pour l’heure, le reste d’Israël qui a cru incarne et représente le véritable Israël qui actualise et qui rend possible le fait que les promesses faites à Israël sont aussi valables pour cette partie d’Israël qui est tombée dans l’endurcissement.


La question qui est alors posée est celle-ci : Dieu n’est-il pas injuste en choisissant un reste au lieu de la nation ? La réponse est non. Lorsque après le péché du veau d’or Dieu a été tenté de détruire Israël, Il en a été empêché par la présence d’un reste au milieu de ce peuple. De la même manière, nous dit Paul, la présence du reste fidèle au sein du peuple d’Israël fait que celui-ci est indestructible et que même toute la fureur de l’adversaire ne pourra pas l’anéantir.


Paul traite du problème Israël de deux points de vue : premièrement de celui de la souveraineté divine, puis celui de la responsabilité humaine. Pourquoi une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement ? La première réponse du point de vue de la souveraineté de Dieu, c’est parce que c’est Dieu qui l’a voulu, c’est Dieu lui-même qui a endurci le cœur d’Israël.


Du point de vue de la responsabilité humaine, Israël n’en demeure pas moins responsable de son état, de telle sorte que Dieu ne peut pas être accusé d’injustice.

Paul reconnaît qu’il y a zèle et sincérité de la part de cette partie d’Israël qui est tombée dans l’endurcissement, mais ce zèle et cette sincérité sans connaissance ne suffisent pas.

La plus grande partie d’Israël a rejeté le Seigneur, mais le Seigneur attend toujours le retour d’Israël et n’a pas cessé de lui garder son amour et ses privilèges.




LA CONSOLATION D' ISRAEL


Romains 11 verset 24.

Ce qu’Israël n’a pu obtenir, le reste et non pas l’Eglise, ça veut dire la partie fidèle d’Israël qui a cru à l’Evangile, l’a obtenu par la foi. Et maintenant Paul expose ce qu’est le cœur du drame, le but du faux-pas d’Israël. La raison pour laquelle Dieu a permis cet endurcissement partiel et temporaire de son peuple a pour but le salut des païens et non pas le rejet d’Israël en soi. Si le peuple d’Israël avait cru en Jésus, le Royaume de Dieu aurait été immédiatement manifesté, le Seigneur serait revenu il y a 2 000 ans et le salut n’aurait pu atteindre les extrémités de la terre.


Il fallait donc qu’un long temps se passe entre la proclamation de l’Evangile par Jésus et la parousie, c’est-à-dire son retour, temps au cours duquel les nations auraient l’occasion d’entendre la Bonne Nouvelle et de se tourner vers Jésus et pendant ce temps là, il était indispensable qu’Israël reste loin du salut.


Lorsque le but aura été atteint et que les extrémités de la terre auront été évangélisées, lorsque toutes les nations auront entendu parler de l’Evangile, alors Israël pourra lui aussi retrouver son héritage spirituel qu’il aura négligé et ainsi permettre l’établissement du royaume de Dieu, le retour du Seigneur et la parousie.

Ainsi, le faux-pas d’Israël avait pour but d’amener les nations au salut.


Mais, l’entrée des nations dans le salut qui avait été promis à Israël aura aussi pour but de provoquer la jalousie de ce peuple et c’est une citation de Deutéronome 32.

Ainsi, le but du salut d’Israël a aussi pour but le salut des païens de telle sorte qu’au temps de la fin, Israël sera de nouveau une bénédiction pour le monde entier. Il entrait mystérieusement dans le plan de Dieu que pour un temps Israël rejette l’Evangile. (Esaïe 49 versets 9 à 13)


C’est pourquoi l’apôtre Paul emploie aussi l’image de l’olivier. L’olivier est l’image de l’éternité de l’alliance qui a été faite avec les patriarches. Il symbolise aussi la bénédiction spirituelle. Ainsi les nations se trouvent être greffées non pas à la place des branches qui ont été retranchées, mais au milieu de l’olivier d’Israël, c’est-à-dire au centre de la bénédiction spirituelle. Il n’y a pas substitution comme le veut une certaine théologie, mais un partage. On trouve cela aussi en Ephésiens 2 versets 11 à 16 et 3 versets 5 à 6.


Les botanistes et les jardiniers ont noté le fait qu’une telle greffe est contre nature et impossible dans la réalité. Paul en est bien conscient et c’est précisément parce que cette greffe est contre nature qu’il prend cet exemple comme étant un exemple même de la puissance de Dieu et c’est parce que cette greffe est contre nature que les païens doivent persévérer dans la foi, car d’une certaine manière cette greffe contre nature est fragile et susceptible d’être remise en question. Elle ne peut subsister que dans la mesure où ceux qui ont été ainsi greffés « contre nature » persévèrent dans la foi, de telle sorte que l’échec d’Israël doit être une leçon pour eux, faute de quoi ils seront d’autant plus facilement retranchés que leur greffe n’est pas quelque chose qui est naturel.




« LE ROI DES JUIFS «


En tant qu’entité, les non-Juifs sont au bénéfice de l’alliance qui a été conclue avec Abraham quand Dieu lui a promis que toutes les nations de la terre seraient bénies en sa postérité. Ainsi, cette alliance est une alliance juive et les nations ne peuvent subsister que dans la mesure où elles reconnaissent que Jésus est le « roi des Juifs » ainsi que l’avaient fait les mages qui étaient en quelque sorte les prémices des nations et qui étaient venus à Jérusalem pour adorer le roi des Juifs qui venait de naître.


Sur la croix il y avait, nous disent les évangélistes, un écriteau sur lequel était écrit en trois langues: en hébreu, en grec et en latin, c’est-à-dire dans les langues les plus répandues alors dans le monde; « Jésus de Nazareth, le roi des Juifs ». C’était en quelque sorte une manière de dire au monde entier que Jésus était le roi des Juifs et que les nations ne peuvent être sauvées que dans la mesure où elles reconnaissent que Jésus est le roi des Juifs.


Certes, comme l’ont souligné les Pères de l’Eglise, Jésus est bien le sauveur des païens, mais il ne l’est que parce qu’il est d’abord le roi des Juifs et lorsque les nations n’ont voulu voir en Jésus que le sauveur des païens et non plus le roi des Juifs, elles se sont coupées de cet olivier qui est l’olivier d’Israël. Et le drame de l’Eglise aujourd’hui, d’une Eglise qui est entrée dans une voie d’apostasie d’ailleurs annoncée par les Ecritures, c’est justement qu’elle a oublié qu’avant d’être le sauveur des païens, Jésus était le roi des Juifs.


Le regretté professeur David Flusser aimait poser cette question provocante : Jésus était-il juif ou chrétien ? La réponse est évidente, Jésus n’était pas chrétien car le christianisme n’existait pas de son temps. Il était juif. Il est né juif, il a été circoncis le huitième jour, il a vécu comme un juif, il est mort comme un juif et il est ressuscité comme le messie des Juifs et il régnera sur le trône de David à perpétuité, selon ce qu’a dit l’ange à Marie sa mère, ça veut dire que, après sa résurrection, Jésus reste juif. Il est donc impossible aux païens de s’approcher du Seigneur et du salut en faisant l’économie du peuple d’Israël. Le monde des païens ne peut être sauvé que dans la mesure, où comme les mages, il adore Jésus en tant que roi des Juifs. C’est alors seulement qu’il peut être le sauveur des païens.


C’est pourquoi les païens doivent être des témoins muets et remplis de respect du procès entre Dieu et son peuple, ne pas mépriser, ne pas rejeter et ne pas intervenir dans ce conflit qui ne les concerne pas. Ils doivent par contre prier, exciter la jalousie d’Israël et ainsi hâter le moment où le peuple juif entrera en pleine possession de son héritage, de telle sorte que pourra s’accomplir la parole que nous trouvons à la fin de l’Epître aux Romains au chapitre 15 où les nations sont invitées à louer l’Eternel avec le peuple de Dieu, ces nations qui auront été présentées comme une offrande sainte au Seigneur par les apôtres Juifs, Paul en premier, faisant office de prêtre ainsi qu’il est écrit dans le chapitre 49 du livre de la Genèse dans la fameuse prophétie du Shilo « le Shilo règnera et les peuples lui seront présentés en offrandes».


Ce sont ces offrandes que l’apôtre Paul en particulier est allé recueillir dans le monde entier, qui ne sont pas des offrandes matérielles, mais des corps et des âmes de païens qui ont cru en Jésus et qui sont offerts dans le temple céleste comme une offrande agréable au Seigneur. Et c’est pourquoi Paul demande à ces derniers d’offrir leurs corps en sacrifices vivants, saints, ce qui sera ,dit-il, de votre part un culte raisonnable.

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