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Dossier Accords d'Abraham (4) : Nouveaux débouchés économiques



L’aspect économique de ces accords d’Abraham est aussi central. Les effets de cette ouverture économique entre les Émirats, le Bahreïn et Israël ont été immédiats. Jusqu’à présent, les questions sécuritaires et militaires ont été principalement évoquées. Mais la relation nouvelle entre Israël et ses « voisins » arabes possède un aspect économique très important qui ne saurait être mis de côté dans une analyse géopolitique d’un Moyen Orient en bouleversement et dans un monde de plus en plus mondialisé, grâce à des échanges commerciaux.


Tourisme israélien à Dubaï, investissements arabes dans les secteurs high-tech et sportif israéliens… La « start-up nation » représente une opportunité immense pour ces deux États du Golfe possédant des fonds à investir. Israël est l’une des nations les plus innovantes, bien qu’elle ne possède que peu d’industries, mais a besoin d’investissements étrangers pour pouvoir mener à bien ses innovations, avant de les revendre à des sociétés plus importantes (comme les GAFAM: Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft). Pour le Bahreïn et les Émirats, le besoin de diversifier leurs économies de la rente énergétique les poussent vers le domaine du tourisme, principalement.

Depuis la signature en septembre 2020 des accords, des milliers d’Israéliens se sont rendus aux Émirats arabes unis, dont certains pour y vivre. Ce tourisme israélien concerne quasi-uniquement les Émirats arabes unis car, ne l’oublions pas, le Bahreïn est majoritairement composé de chiites qui ne sont pas aussi enthousiastes que leurs voisins émiratis envers l’ouverture à Israël. En tant que chiites, un certain sentiment d’être entre-deux (Bahreïn dominé par des sunnites et Iran chef de file du monde chiite) laisse une certaine partie de la population dans une situation délicate.




Le dynamisme économique israélo-émirati contraste nettement avec la paix froide voire glaciale qu’entretient Israël avec ses voisins jordanien et égyptien. Avec ces derniers, les accords de paix, passés respectivement en 1994 et 1978 se limitent largement à la coopération sécuritaire. Les échanges commerciaux sont limités. Cela s’explique en partie par le mécontentement populaire que provoquerait une ouverture vers Israël chez les populations rurales et majoritairement conservatrices de Jordanie et d’Egypte, sans oublier que de nombreux Jordaniens sont d’origine palestinienne.


Les dirigeants jordaniens et égyptiens connaissent aussi la fragilité relative de leur pouvoir et la perméabilité des populations à l’Islam radical. Les Frères musulmans ont pour origine l’Egypte dont la classe politique constitue l’une des cibles principales de l’organisation (assassinat de Al Sadate en 1979, renversement de Morsi et gouvernement des Frères musulmans entre 2011 et 2013). De même, la famille royale hachémite de Jordanie est aussi menacée par des courants de l’islamisme radical.


Pour le Bahreïn et les Émirats arabes unis, il n’en est rien. L’éloignement de ces pays avec Israël a longtemps laissé ces pays dans l’indifférence envers l’État hébreu. Aussi, ces pays n’ont jamais combattu contre Israël.


Désormais, les Israéliens sont vus comme des potentiels clients ou des partenaires commerciaux. Pour Israël, les pays du Golfe possèdent une manne financière très intéressante pour espérer des investissements. Déjà, les relations commerciales ont atteint la barre des 270 millions de dollars d’échanges, selon les autorités émiraties. Le tourisme israélien est déjà très important également, puisque lors des phases de déconfinement successives, les Émirats arabes unis constituait l’une des seules destinations possibles pour les Israéliens. Entre septembre et février 2021, environ 50 000 touristes israéliens se sont rendus aux Émirats.




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