Il aura fallu peu de temps pour que l'administration Biden revienne sur des mesures prises sous la présidence de Trump. Ce qui nous intéresse notamment concerne les dossiers iranien et israélo-palestinien. Or, les récentes nominations faites par le nouveau président ont de quoi inquiéter (et inquiètent légitimement) en Israël.
Changement de posture au Moyen Orient
Après quatre années très pro-Israël sous Donald Trump, la relation entre les Etats-Unis et Israël vont revenir à la situation qui prévalait sous Obama, c'est à dire une posture rééquilibrée entre l'Iran et ses adversaires (pays arabes et Israël). Pourtant, les pays arabes sunnites et Israël sont des alliés privilégiés des Etats-Unis depuis des décennies dans la région.
Le 27 janvier, Anthony Blinken, le nouveau secrétaire d'Etat américain (équivalent du ministre des affaires étrangères) annonçait que son gouvernement allait " réexaminer " la relation avec les pays du Golfe, notamment sur le plan militaire. Dans le même temps, Blinken appelait l'Iran à revenir à la table des négociations au sujet du nucléaire.
Après les paroles viennent les actes. Ainsi, le gouvernement a suspendu la vente d'armes à l'Arabie Saoudite et a annoncé qu'il allait revoir l'accord avec les Emirats Arabes Unis (EAU) concernant la vente des avions ultra-modernes F-35. En revanche, la milice Houthi a été enlevée de la liste des organisations terroristes, ce qui permet de pouvoir commercer avec les membres de celle-ci. La milicie yéménite Houthi est un groupe militaire chiite lié, financé et armé par l'Iran pour attaquer les voisins du Yémen : l'Arabie et les Emirats.
Les Houthis ont déclenché en 2015 une guerre civile au Yémen menaçant toute la péninsule arabique et provoquant de nombreuses catastrophes humanitaires (famines, milliers de morts...).
Les officiers israéliens s'inquiètent également de la possible utilisation par les Houthis de missiles contre Israël. Ces missiles performants ont bien évidemment pour origine l'Iran.
Les Iraniens ont de nouveau menacé Israël ces derniers jours, tout comme les pays du Golfe, en publiant des photos-montages illustrant la destruction de la ville israélienne de Haïfa ou encore d'Abu Dabi.
Le chef d'état-major israélien, Aviv Kokhavi, a reconnu officiellement (ce qui est rare) qu'il a demandé, voilà 6 mois, à préparer des plans et un budget de plusieurs milliards pour préparer une attaque contre les installations nucléaires iraniennes.
Puisque l'Iran continue son programme militaire destiné à obtenir la bombe, Israël se devra d'intervenir.
Peut-être seul si les Etats-Unis de Biden se montrent réticents...
Ce scénario avait déja été envisagé par Netanyahou en 2012, lors de la présidence Obama...
Nominations d'anti-israéliens au gouvernement
L'administration Biden s'est aussi fait remarquer, lors de ces derniers jours, par la nomination de plusieurs personnalités ouvertement anti-israéliennes, à des postes clés du gouvernement pour certains.
C'est notamment le cas de Kristen Clark, anti-israélienne et racialiste assumée. Cette dame sera responsable de la lutte contre l'antisémitisme...
Le nouvel émissaire spécial pour l'Iran n'est autre que Robert Malley. Or, cet homme avait eu des contacts avec des responsables du Hamas, au mépris des règles en vigueur aux Etats-Unis. Il avait également fait la promotion du Hamas, ce qui avait conduit son propre camp (démocrate) à le renvoyer en 2008... C'est dire...
En 2012, Malley déclarait : " Les Israéliens - et ce n’est pas la première fois - exagèrent probablement la menace iranienne et son imminence ". Un visionnaire en somme...
Dernier exemple, Biden a nommé Maher Bitar au poste de directeur principal des services de renseignements. Or, Bitar est un palestino-américain proche du mouvement antisionniste BDS (Boycott, Désinvestissement et sanctions contre Israël). Il était également leader d'un groupe appelé "Justice en Palestine ". Tout un programme...
Après sa nomination, Robert Malley a déclaré qu'il n'y a pas de meilleur choix possible que Maher.
Maher sera responsable des secrets les plus importants du pays et du Moyen-Orient, ce qui inquiète énormément.
Aussi, quelques heures après la prise de fonction de Biden, l'ambassade américaine en Israël a changé son nom en " Compte officiel de l'ambassade américaine en Israël, Cisjordanie et Gaza ".
Bref...
Et encore nous ne mentionnerons pas les nominations de Biden destinées à contenter le côté le plus à gauche de l'aile démocrate, comme celle de Rachel Levine, un transgenre, au poste de ministre adjoint de la santé...
Finalement, toutes ces choses ne sont pas très surprenantes. Comme nous l'avions évoqué dans nos précédents articles, deux camps s'affrontaient lors des élections. Celui des conservateurs chrétiens et celui des progressistes totalitaires anti-israéliens.
Encore une fois, Biden n'est qu'une marionnette qui sera mise de côté le moment venu. En attendant, il signe tous les décrets qu'on lui présente (une quarantaine dès sa première semaine de fonction !). Or, les décrets sont le meilleur moyen pour contourner les moyens démocratiques qui veulent que les lois soient votées et acceptées par les institutions (Sénat, Parlement...) du pays.
La situation retourne à ce qu'elle était en 2016 lorsque Obama a quitté la Maison Blanche. Mais cette fois-ci, le parti démocrate revient bien plus radical encore qu'en 2016. Les changements ne se sont pas faits attendre et ne présagent rien de bon pour le futur. Particulièrement pour Israël qui devra à nouveau faire cavalier seul contre l'Iran. Ou presque, puisque les accords Abraham ont nettement rapproché pays du Golfe et état hébreu.
Les Etats-Unis seront-ils encore l'allié d'Israël au cours de prochaines années ?
D'une manière générale, la réponse est positive car les démocrates ne peuvent effacer d'un revers de main une relation qui compte parmi les plus fortes au monde sur les plans diplomatique et militaire. Mais néanmoins, nous pourrons assister à un retrait américain quant à la défense de son allié, notamment sur le dossier iranien.
Le chapitre 38 d'Ezéchiel sur la guerre de Gog montre bien qu'Israël sera seul face à ses ennemis.
Comme le faisait remarquer un rabbin assez célèbre, le départ de Trump pourrait être suivi par celui de Poutine, dont la santé est déclinante. Or, Poutine a toujours été proche d'Israël sans en être toutefois un allié. S'il venait un successeur bien moins favorable à l'état hébreu, cette guerre de Gog ne serait plus très loin....
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