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Accord Hamas-Israël : que comprendre ?

Photo du rédacteur: TuviaskiTuviaski

A partir de ce soir, samedi 18 janvier, un accord de cessez-le feu et d’échange d’otages contre des prisonniers gazaouis doit entrer en vigueur.


Cet accord est survenu après des mois de discussions diplomatiques entre Israël et le Hamas, de manière indirecte bien sûr, avec le concours des Etats-Unis et du Qatar notamment.


Le gouvernement israélien de Bibi Netanyahou avait fait de la libération des otages son objectif ultime de cette guerre. En effet, depuis des années, Israël a toujours cherché à récupérer ses citoyens, morts ou vivants d’ailleurs, à n’importe quel prix.


On se souvient notamment des échanges entre le soldat franco-israélien Gilad Shalit contre près de 1000 terroristes palestiniens détenus dans les prisons israéliennes ou encore de la récupération des corps de deux soldats capturés par le Hamas en 2006. Certains terroristes libérés avaient plusieurs dizaines de meurtres d’Israéliens sur les mains. 


Israël a toujours dû payer un prix beaucoup plus élevé que ses ennemis dans ce genre d’échanges. Pourquoi ? La raison en est assez simple : Israël accorde une importance capitale à la vie et à la sépulture des siens, tandis que l’autre côté n’en a que faire. Au contraire, dans l’Islam radical, le martyr est célébré et les mères de familles se vantent d’avoir des fils auprès d’Allah après leurs actes « héroïques » (morts en « martyrs » en se faisant exploser en Israël ou en étant tués les armes à la main, par exemple). 


Dans l’accord qui semble se concrétiser, Israël devra libérer environ 35 prisonniers palestiniens contre un otage (vivant ?) israélien. 

La reconstruction de ces gens sera d’ailleurs terrible après près d’un an et demi en captivité sous les ordres d’un groupe djihadiste. 


Certains otages libérés ou secourus par l’armée israélienne ont témoigné des terribles conditions de détention dans la bande de Gaza (malnutrition, sévices sexuels, torture...).


Pour les familles des otages, c’est évidemment une joie immense que de revoir les leurs et pour le pays tout entier aussi. On ne peut que se réjouir de voir ces gens (dont des enfants en bas âge) quitter cet enfer morbide.


Le prix à payer est donc très fort et pose question : près de 1850 terroristes vont être libérés, dont 600 ont tenté de commettre un attentat et 300 sont passés à l’acte. 



Comment en est-on arrivé à cet accord ?


La première chose à dire est que la pression américaine semble avoir été énorme, aussi bien de la part de l’administration Biden mais surtout de la part de la future administration Trump.


Si Trump est assez justement présenté comme un fervent soutien d’Israël, il est avant tout un « animal politique », pour reprendre ce terme souvent employé pour désigner un politicien.

En effet, Trump a été élu sur un programme regroupant un ensemble de propositions politiques, dont celles de faire cesser le conflit au Proche Orient et de se poser en faiseur de paix. Pour parvenir à cela, Trump doit absolument amener les deux parties à la table des négociations et donc, les obliger à faire des compromis. 


En termes de diplomatie, l’équipe Trump se focalise sur des sujets sérieux bien plus importants que celui de Gaza/Israël, comme la guerre en Ukraine, où il ne fait plus aucun doute que les Ukrainiens ne peuvent remporter le conflit (ce que nous annoncions depuis près de deux ans) et ce, à un prix énorme : entre 400 et 600 000 pertes (morts, blessés, disparus, prisonniers) russes et ukrainiens.


Les Etats-Unis veulent en finir avec ce conflit, ou du moins,  une partie de l’establishment américain (certains américains liés à l’industrie militaro-industrielle américaine sont très satisfaits de la continuité de cette guerre). En Europe même, certains pays (Hongrie, Slovaquie, Autriche voire Allemagne) se montrent de plus en plus rétifs à défendre l’Ukraine (question du gaz russe notamment, qui est indispensable pour ces pays).


La réalité de cette guerre est la suivante : Israël ne doit sa protection (hormis Dieu, bien sûr) qu’à lui-même. Les Etats-Unis ont prouvé depuis des années que leurs intérêts priment sur ceux de l’état hébreu. Cet accord signé sous la forte pression américaine et internationale s’inscrit dans ce contexte.


Israël doit donc garder à l’esprit que sa sécurité ne peut dépendre que de lui-même, d’où la nécessité de garder un pied à Gaza militairement pour y mener des opérations anti-terroristes, sur le modèle actuel de la Judée-Samarie. Et cela, afin d’empêcher le Hamas et le Djihad islamique de recréer une organisation structurée capable de mener des opération de type 7 octobre.


En effet, le Hamas ou le Djihad islamique ne seront jamais éliminés définitivement : l’islam radical ne meurt jamais car il s’agit d’une idéologie qui traverse les temps et les circonstances.


On pourrait ici faire le lien avec la Syrie, où les groupes djihadistes sont à leur apogée après une dizaine d’années très difficiles pour eux suite à la guerre menée contre l’Etat islamique. En quelques semaines, le monde a redécouvert que des milliers de djihadistes fourmillaient en Syrie et qu'ils se sont emparés du pouvoir alors qu’on les annonçait anéantis (dans les grands médias, tout du moins).


Dans la prochaine phase de retrait de l’armée israélienne de Gaza, Tsahal devra garder à l’esprit que contenir le Hamas dans Gaza, et un Hamas faible tant qu'à faire, n’est possible qu’en menant des opérations de terrain, au risque de perdre des hommes. C’est évidemment l’une des leçons de cette guerre : la technologie prônée par les armées modernes est beaucoup trop limitée pour remplacer l’action humaine. Le 7 octobre, les frontières étaient quasiment désertes puisque les israéliens misaient sur la prévention d’intrusion grâce à la technologie. On connaît la suite…


Depuis cette date, Israël a dû réapprendre à vivre avec la guerre et la violence de cette région du monde, ce que ne peuvent comprendre nos sociétés occidentales si pacifiques et « bisounours ».


Encore que, l’insécurité grandissante de nos pays n’est peut-être pas étrangère à la présence de plus en plus massive de populations issues de ces régions du monde où règne notamment l’Islam, religion de paix et d’amour.



En résumé, cet accord est une bonne chose pour la vie de chaque otage qui sera libéré. En revanche, sur le plan sécuritaire, on peut se demander quelle sera la suite : près de 2000 terroristes vont être relâchés et pourront reprendre leurs activités alors qu’ils ont pu être arrêtés grâce au sacrifice de nombreux soldats israéliens dans la fleur de l’âge.


En stratégie militaire, il existe un principe de base qui consiste à bien définir ses objectifs stratégiques de guerre. En cas d’absence de ces principes, la guerre sera menée selon des objectifs court-termistes et prendra fin sans régler les « problèmes » initiaux.


Espérons que cette situation de guerre qui dure depuis le 7 octobre ne servira pas uniquement à repousser la survenue d’un prochain conflit contre l’axe iranien (dans lequel on inclut le Hamas). 




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4 Comments


md94
Jan 19

Cet accord est un désastre, mais bon, on va nous agiter les photos d'otages sous les yeux, donc on va dire que c'est bien... Israël doit absolument reconquérir Gaza, et cesser d'épargner les Gazaouis. C'est la seule solution. Il faut également déchirer les Accords d'Oslo. Si Bibi continue dans ces compromissions, il sera remplacé par Smotrich et Ben Gvir... Tout cela nécessite des prières sans fin 🙏

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L'impensable arrive!

Quand vous verrez ces choses arriver levez les yeux...

Quelle Grâce de Savoir que Le Grand Dieu d'Israël REGNE!

MERCI pour( comme tjrs ) ce bel article.

M. Alonso

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Bonsoir

C'est terrible de voir Israël coincé comme ça dans la prise de décision qu'il doit faire .

Cela me rend dingue que ce soit le hamas qui exige, dicte.... ses conditions ( 35 contre un otage.... et un otage vivant ou mort...c'est fou) sous le nez de la communauté internationale .....

O Israël que j'aime, je prie pour toi et ton peuple et tous les tiens qui sont retenus , ceux qui vont rentrer vont être dans un état psychologique terrible...🙏🙏

Merci pour votre article, toujours très bien résumé et expliqué.

Gardons foi et obéissance, Dieu dirige et contrôle tout .

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Bonjour,

Comme vous dites, relâchez 2000 Terroristes...

ça sera pas de la ''Tarte''...🙄

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